Petite discussion entre randonneurs

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Les randonneurs se donnent des conseils pour mieux appréhender le parcours (et le vertige d’Alexis).

Voilà une planche qui a été pénible à storyboarder et à dessiner. J’espère au moins qu’elle fonctionne bien. Parce que les discussions à six personnes continuent à la page suivante…

EDIT : Modification des textes + ajout du tableau en dernière case.

Laura, mon refuge

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Avec tout ça, je me dis qu’il va falloir que je me remette à la création d’une police de caractère personnelle pour fournir un travail plus propre. Parce que les textes sont vraiment trop inégaux dans la BD.

Sinon, le Culture Zine sera au festival de BD d’Igny ce weekend. Allez y, y’aura des copains !

La pluie, ça mouille

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La pluie reste quand même la grande plaie du randonneur. Il était difficile de ne pas en parler !

Comme je n’arrive pas (encore) à dessiner correctement la pluie – et ce malgré des essais – je vous montre la planche telle qu’elle est. Vous aurez droit à la version finalisée dès qu’elle sera faite ! Mais pour le moment, je me suis attaqué à la page 30, déjà crayonnée, afin de ne pas rester bloqué sur cette problématique technique.

Dessiner un homme les fesses à l’air

makingofDésormais, lorsque je vois deux cases qui se suivent avec le même point de vue, mon sang ne fait qu’un tour : il faut sortir les calques et la table lumineuse. Alors quand c’est trois cases qui se profilent à l’horizon… Et pourtant…

Dans la page 25 de Jotunheimen, les trois cases du bas se suivent avec le même décor et le même point de vue. L’occasion de travailler selon les principes de répétition avec des calques pour gagner en temps et en précision. Seulement voilà à quoi ressemblait mon storyboard :

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Si l’attitude est toujours la même, l’évidence du décor reproduit ne saute pas aux yeux. Du coup, comme un imbécile, je me suis lancé dans la première case sans penser à réaliser d’abord mon décor. J’ai donc dessiné le personnage, puis galéré pour faire le décor adapté au personnage (il va sans dire qu’il est souvent plus simple de faire l’inverse). Réalisant mon erreur, j’ai décalqué le décor, puis l’ai reproduit grâce à une table lumineuse.

page25_calque1Alors forcément, une symétrie centrale de masses rectilignes, ce n’est pas très sexy.Tant mieux, puisque le but est de mettre en avant le corps du personnage, qui change d’attitude. Ainsi, le quadrillage des carreaux de la douche permettent de bien l’intégrer. De même, le banc mis au premier plan aide à cette visualisation de l’espace.

J’ai alors dessiné sur calque les deux poses restantes d’Alexis. J’ai un peu galéré, surtout que j’ai commencé à le dessiner trop grand. Il faisait la même taille que dans la première case alors qu’il devait être plus petit vu l’effet de profondeur.

Je vous épargne quand même les photos qui m’ont servi de référence… Difficile de trouver quelque chose de vraiment pertinent, j’ai donc du me débrouiller un peu tout seul sur l’anatomie d’Alexis.

J’ai fini par parvenir à mes fins et j’ai tout reproduit sur table lumineuse.

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On voit bien sur les comparaisons des calques que les premières tentatives (au centre) sont plus grandes que les versions définitives.

Cette technique de calques est vraiment utile dans mon travail, même si cela reste ponctuel. Ce système de répétition de cases est efficace en bande-dessinée et je l’ai déjà utilisé à plusieurs reprises dans les première pages. J’ai même du supprimer du storyboard d’autres séries de ce genre à cause de leur redondance. C’est le cas de la prochaine page dont j’ai du changer le découpage…

Autre chose : Mon tumblr est régulièrement animé avec de nouvelles mises à jour présentant des crayonnés. C’est d’ailleurs le cas aujourd’hui. N’hésitez pas à y faire un tour.

Dessiner un paysage de grands espaces

makingofCe qui m’inquiétait le plus lorsque j’ai commencé Jotunheimen, c’était le dessin de paysages. Si j’avais appris petit à petit à gérer les espaces urbains grâce à la perspective, c’était complètement différent pour des montagnes vide de toute construction humaine. Et la page 24 me réservait une surprise que j’avais coché depuis bien longtemps dans mon scénario : une case grand format représentant une vue complète sur la vallée suivante… Comment relever ce défi ?

Quand je dis que j’avais anticipé dès le début que cette planche risquait de me donner des sueurs froides, j’en ai même la preuve ! Avant d’avoir dessiné une seule planche, j’avais effectué un test d’encrage sur le même paysage, ne sachant pas à ce moment-là comment gérer ce genre de dessin.

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Dessin réalisé à partir de la même photo.

Témoin de mes errances et questionnements en début de projet, j’avais également fait un essai de grande illustration paysagère pour m’entraîner et voir si cela tenait la route. C’était loin d’être satisfaisant…

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Mais en accumulant les planches avec des paysages, je commence à assouplir mon poignet et à donner plus de vie à l’ensemble. Surtout, je prends beaucoup de plaisir à délaisser la règle servant à tracer mes perspectives. Ici, tout est souple, tout est rond et tout le monde aura bien conscience que j’ai toujours eu un trait rondouillard. C’est clairement ce qui me convient le mieux. Restait le souci d’enrichir les détails au sol intelligemment. Heureusement, une case de la planche précédente m’a obligé à travailler le tout :

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Cette case devait être pleine de cailloux (et sans herbe), tout en montrant la grandeur des lieux (via l’arrière-plan). C’était avant tout une question de patience. Il fallait poser des gros rochers bien identifiés et aux formes diverses, puis remplir de petits cailloux.

Pour mon paysage, la construction du crayonné s’est fait de façon assez simple. J’ai posé les grandes masses, puis je suis monté peu à peu en détails : herbes, roches, cailloux, etc. Et à la fin, j’ai affiné les traits pour voir où j’allais réellement encrer. J’ai également défini les masses pour l’encrage des matières.

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Au niveau de l’encrage, j’ai utilisé trois plumes différentes :

  • Une grosse plume pour l’avant-plan
  • Une petite plume usée pour les plans intermédiaires et les textes
  • Une petite plume neuve pour l’arrière-plan.

J’ai commencé par les textes et l’avant plan :

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J’ai ensuite réalisé l’arrière plan. On remarque que j’ai laissé la masse de rocher de droite en crayonné jusque là. Pour moi, cet espace est critique puisqu’il doit bien se détacher de la masse de montagnes juste derrière.

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Pour bien représenter cet enjeu, voilà ce qu’il faut éviter.

Si l'encrage est raté, les rochers semblent faire partie de la chaîne de montagne de l'arrière plan.
Si l’encrage est raté, les rochers semblent faire partie de la chaîne de montagne de l’arrière plan.
Voilà les masses qui doivent apparaître à l'encrage
Voilà les masses qui doivent apparaître à l’encrage

Cette distinction des masses passe par l’encrage. Deux aspects permettent alors à l’œil de bien faire la différence :

  • L’épaisseur du trait
  • Le niveau de détails

Le résultat, comme vous l’avez déjà vu, est donc le suivant :

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On voit que l’avant plan s’est enrichit de textures de matères. Certains détails sont faits avec une plume fine, contrairement aux contours plus larges des rochers par exemple.

Voilà une planche que j’attendais (et qui me stressait) de terminée. Avec également une case montrant un torrent, c’était un vrai défi. Mais d’autres difficultés m’attendent encore dans les planches suivantes, et déjà je me demande bien comment je vais bien pouvoir les dessiner… Mais chaque chose en son temps !