40 ans

J’ai eu 40 ans cette semaine. N’est-ce pas le moment idéal pour faire un point, non pas sur mon existence, mais sur ma “carrière” d’artiste ?
(je profite de cette occasion pour lancer le nouveau thème du blog, encore à peaufiner)

Retour sur mes 30 ans

Quand j’ai eu 30 ans, la question qui s’était imposée à moi était la suivante : « Quand j’avais 20 ans, comment est-ce que j’imaginais ma vie à 30 ans ? » La différence entre la situation fantasmée et la situation réelle avait été violente. J’avais alors retourné la question en listant ce que j’avais accompli pendant cette décennie et que je n’imaginais même pas à l’époque. Ce qui en était ressorti : la bande-dessinée. C’était clairement mon grand accomplissement, complètement imprévisible.

Le jour de mes trente ans, je publiais sur mon blog la dernière page de ma bande-dessinée Le Modèle Vivant. C’était mon premier projet avec une longue histoire, le premier qui n’était pas basé sur l’humour. Un moyen parfait de lancer une nouvelle décennie sur des nouveaux rails.

La première page de ma trentaine commence par le mot “fin”

L’arrivée de mes 40 ans a imposé également une question, venue naturellement. L’âge aidant, elle est bien différente : « Que me reste-t-il à accomplir ? » Avec l’idée que j’arrive au point médian de mon existence, il me fallait bien me projeter vers l’avenir tout en ressentant une envie d’accélérer les choses.

Les 40 ans

Avant de commencer à détailler l’ensemble, le bilan de ma décennie, ce sont quand même quelques accomplissements :

Février 2023 : Publication de La Prépa
Octobre 2022 : Participation à l’Inkober
Décembre 2020 : Publication de Journal d’un confinement
Novembre 2020 : Publication de Le Sauna
Octobre 2020 : Participation à l’Inktober
Mars 2020 : Participation au 23 heures de la BD
Septembre 2018 : Publication de Jotunheimen
Janvier 2018 : Exposition MÉT4MORPHOSES au Welcome Bazar (77)
Décembre 2017 : Publication de Chemins détournés chez TheBookEdition
Mai 2017 : Participation au Festival de Puteaux
Mai 2016 : Participation au Festival de Puteaux
Octobre 2015 : Participation au We Do BD
Septembre 2015 : Participation au concours Jeunes talents de Quai des Bulles
Mars 2015: Participation aux 23 heures de la BD
Mars 2015 : Participation au festival de Gretz-Armainvilliers
Décembre 2014 : Publication de L’éveil des sens chez TheBook Edition
Décembre 2014 : Participation au fanzine CultureZine n°4
Novembre 2014 : Lauréat du prix automne 2014 de Short Edition
Septembre 2014 : Publication de J’aurais aimé être quelqu’un d’autre chez The Book Edition
Mai 2014 : Participation au Festival de Puteaux
Avril 2014 : Participation au fanzine CultureZine n°3
Mars 2014: Participation aux 23 heures de la BD
Mars 2014 : Publication de Salle des Profs chez The Book Edition
Novembre 2013 : Participation au fanzine CultureZine n°2
Septembre 2013 : Participation au Festiblog avec 30 jours de BD et Webcomics
Mai 2013 : Participation au fanzine CultureZine n°1
Mai 2013: Participation au site Vie de Merde
Avril 2013 : Publication de What About Sex chez Lulu
Avril 2013 : Participation au Festival de Provins
Avril 2013 : Publication du Modèle Vivant chez The Book Edition
Avril 2013 : Participation aux 23 heures de la BD

La Prépa

En finissant La Prépa, j’ai plus ou moins atteint mon objectif ultime. Alors que je vais la publier au moment de mon début de quarantaine, je sens que je n’ai plus de jus pour la suite. Finalement, je suis parvenu à réaliser une bande-dessinée au pinceau et à l’aquarelle, mon rêve de dessinateur. Que me reste-t-il à faire ?

Bien évidemment, je pourrais largement encore améliorer mon dessin ou décider d’utiliser des humains au lieu d’animaux comme personnages. Mais cela ne me motive pas. Au final, La Prépa ferme logiquement tout un cycle de projets définis selon les envies du moment, graphiques ou psychologiques. Autobiographie, autofiction, fiction, couleurs, noir et blanc, plume, pinceau, aquarelle… J’aurais expérimenté beaucoup de choses et je m’aperçois combien cette variété était essentielle pour moi.

L’édition

Malgré les remarques que j’ai pu avoir pendant la création de tous ces ouvrages, je n’ai presque jamais rien proposé à des éditeurs. Seul L’Éveil des Sens a eu droit à un projet en bonne et due forme. Une belle façon de progresser, puisqu’il m’avait fallu écrire tout le scénario à l’avance, ce que j’ai pu réutiliser pour les BDs suivantes.

Extrait du dossier pour l’édition

Symbole du fait que je n’y croyais pas tant que cela, je l’avais envoyé à seulement trois petits éditeurs… Je ne suis, de mon point de vue, jamais arrivé à obtenir un dessin suffisamment « propre » pour cela. C’est-à-dire, un dessin qui se tienne, qui se maintienne même. Malgré mes progrès, le semi-réalisme de La Prépa reste bancal. Il faudrait simplifier le tout pour que les erreurs ne soient plus là, mais je n’y suis jamais arrivé. Cette quête stylistique est pour moi un échec dans mes recherches graphiques après tant d’années de BD. Sans doute qu’en restant sur un même style pendant 10 ans, j’aurais fini par avoir quelque chose de plus propre. En cela, L’Éveil des Sens est pour moi le projet le plus abouti, dans le sens où la cohérence du dessin est assez constante du début à la fin et le style fonctionne bien. Ce n’est pas le plus beau, attention, mais il est celui où le lecteur butera le moins sur des cases ratées ou des détails foirés.

Ci-dessous, vous pouvez admirer l’évolution de mon personnage au fur et à mesure de la décennie. J’y ai inclus celui d’Alexis dans Jotunheimen car son graphisme de lapin est une évolution directe de celui de Belzaran et qu’il a été repris ensuite. On pourra voir que j’ai intégré le vieillissement du personnage.

Pour Jotunheimen, qui possédait quand même un certain potentiel, je n’ai jamais cherché à le faire éditer. En revanche, j’ai produit un dossier de presse que je n’ai jamais envoyé à personne… J’imaginais le donner à des associations de randonnée, à l’office de tourisme de Norvège… Mais j’ai été incapable d’envoyer un pauvre mail pour cela.

Tout ce boulot pour ne rien envoyer, un grand symbole de mon activité artistique

L’effondrement des blogs

Mon pic de popularité a été atteint en… 2013. Autant dire que cette décennie aura été une lente décrue qui suivit celle des blogs en général. Un pic obtenu grâce à Salle des Profs et une publication d’une histoire sur le site Vie de Merde. Je ne prends pas cette baisse personnellement, comme si j’en étais responsable, le phénomène ayant été général. Je n’ai pas su (ni eu envie) de prendre le virage de la BD façon réseaux sociaux comme il y en a sur Instagram. La qualité de ce qui est publié est très loin de ce que je vise.

Cette baisse des lecteurs n’a pas entravé mon envie de dessiner. Il est intéressant de constater que Jotunheimen reste ma BD la plus vendue en version papier alors que j’avais bien davantage de lecteurs pour Salle des Profs. On reste quand même sur de la microédition.

Aujourd’hui, j’ai l’impression de produire avant tout pour un cercle proche et quelques fans irréductibles.

L’écriture

J’ai commencé à écrire sérieusement il y a 10 ans… J’ai publié deux recueils de textes pendant cette décennie, travaillant à améliorer mon style avec quantités d’histoires courtes et de travaux d’ateliers. C’est d’ailleurs un symbole de cette décennie : je suis passé des ateliers dessin/peinture à un atelier d’écriture.

Grand accomplissement pour mes quarante ans : j’ai terminé il y a peu mon premier roman. Après des mois de relectures par des bêta-lecteurs, de corrections et coupes diverses et variées, il est fini. Comme un symbole, c’est juste avant mon anniversaire que je suis allé faire imprimer mes exemplaires papier pour les envoyer à des maisons d’édition.

Contrairement à la bande-dessinée, je crois davantage à une possible réussite dans le domaine de la littérature. J’ai su me faire remarquer dans plusieurs concours d’écriture et je sens que la qualité de mes écrits dépasse celle de mon dessin.

Les manuscrits, de beaux bébés qui m’auront coûté 200€

La peinture

Je parle souvent de la peinture. Je savais à peine manier l’aquarelle en 2013 et je suis monté en compétence au fur et à mesure. J’ai également appris l’acrylique et ai augmenté (un peu) la taille de mes productions. Mais surtout, le travail sur le réalisme a clairement pris le pas sur l’anthropomorphisme.

Difficile de faire un panorama évolutif de mes illustrations et de mes peintures. Comparer mes dessins de Laura avec mes peintures récentes ? Ça n’aurait pas de sens.

Je ne crois pas réellement pouvoir percer dans le domaine. Il me faudrait passer un cap, peindre plus grand, démarcher des lieux d’exposition… Tout ce que je ne sais pas faire. Peut-être qu’un jour pourrais-je avoir davantage de stockage pour imaginer peindre des grands formats, mais cela me paraît bien loin (en atelier peut-être ?). Actuellement, je peins pour moi. J’ai eu deux personnes qui m’ont démarché sur Instagram pour tâter le terrain sur de possibles commandes… Qui sait ? Comme tout peintre, cela me ferait plaisir de voir mes peintures sur des murs plutôt que dans mes cartons. Mais il faut savoir rester lucide.


Voilà pour l’histoire de mes 40 ans et un retour sur cette décennie. J’aurais pu parler également des autres facettes de la création que j’ai pu explorer, comme la programmation informatique ou mon regain d’intérêt pour la composition musicale depuis quelques années. Je continue à tracer mon chemin en créant une œuvre qui, à défaut d’être particulièrement virtuose, est polymorphe.

0 réflexion sur « 40 ans  »

  1. C’est un bilan intéressant, et on sent bien ton “amour” de l’écriture oui. Merci de continuer à partager ce que tu fais et je te souhaite une belle décennie de création à venir ! 🙂

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