C’est un grand classique du peintre/dessinateur : comment trouver son style ? Je l’ai longtemps cherché en tant qu’auteur de BD, c’est désormais la même chose en tant que peintre. Rapidement, j’ai essayé de développer des univers par des séries thématiques (L’Ennui, The Call Of The Wild, Mon Essentielle, Confinée…) C’est une façon de mettre une cohérence à mon travail (même si tout vient d’une envie initiale, plus que d’un « calcul »).
J’ai eu une surprise la semaine dernière en visitant le Musée Reina Sofia de Madrid en tombant sur ce tableau :
Peinture d’Olga Sacharoff
Pour la première fois, je me suis senti une affinité particulière avec une peinture. En effet, on peut y reconnaître l’un des sujets que j’aime peindre : L’Ennui. On y retrouve le regard fuyant et les gammes de couleurs que j’aime utiliser. Même si picturalement, le style est évidemment différent, je me suis retrouvé dans la façon de traiter le sujet, dans l’ambiance dégagée.
La pose ici est très proche.Même traitement des couleurs : bleu/gris pour l’ensemble, rose pour la peau.
Il ne faut pas voir ce tableau d’Olga Sacharoff comme une inspiration pour moi. J’ai, devant ce tableau, compris que je commençais à me trouver, suffisamment pour trouver des similitudes avec une autre artiste. Or, habituellement, dans les musées, c’est plutôt l’inverse qui se passe : je vois des œuvres et je me dis que j’aimerais peindre de la même façon.
Je ne sais pas si tout cela est clair pour vous, mais pour moi, c’est une forme de révélation comme quoi j’avance dans mon cheminement, petit à petit. À force de chercher, il serait bien possible que j’ai fini par trouver.
J’ai eu 40 ans cette semaine. N’est-ce pas le moment idéal pour faire un point, non pas sur mon existence, mais sur ma « carrière » d’artiste ? (je profite de cette occasion pour lancer le nouveau thème du blog, encore à peaufiner)
Retour sur mes 30 ans
Quand j’ai eu 30 ans, la question qui s’était imposée à moi était la suivante : « Quand j’avais 20 ans, comment est-ce que j’imaginais ma vie à 30 ans ? » La différence entre la situation fantasmée et la situation réelle avait été violente. J’avais alors retourné la question en listant ce que j’avais accompli pendant cette décennie et que je n’imaginais même pas à l’époque. Ce qui en était ressorti : la bande-dessinée. C’était clairement mon grand accomplissement, complètement imprévisible.
Un bilan, c’est se projeter vers l’avenir. Ayant terminé un roman et une bande-dessinée en 2022, je me dois de rebondir, de relancer la machine sur de nouvelles idées suffisamment excitantes pour avoir envie d’y passer… des années !
Si les statistiques ont leur intérêt, rien ne vaut de se focaliser sur la création. Bande-dessinée, illustration, peinture, écriture… Les domaines auxquels je touche sont nombreux et chacun avance à sa vitesse.
C’est reparti pour un bilan annuel ! Parfois, je me demande s’il faudrait que je continue à les faire tant les statistiques et ma visibilité s’effondrent peu à peu sur l’internet. Pour la première fois depuis que j’ai un blog, je me suis posé la question de l’intérêt de sa pérennité, c’est tout dire… Mais trêve de pensées négatives, analysons cette année en termes de chiffres, avant de passer à des analyses plus artistiques.
Sans doute pensez-vous que j’ai complètement abandonné ce projet, mais ce n’est pas le cas. Comme toujours, j’ai eu un gros coup de blues à la fin de l’ouvrage, une envie de le mettre de côté et de faire autre chose, mais sa publication (en autoédition comme toujours) est bien à l’ordre du jour.
Évidemment, j’ai rencontré des problèmes. Il me semblait avoir été bien plus « pro » cette fois-ci, et j’avais l’impression que je n’aurais qu’à copier/coller mes planches dans un fichier pour en faire un ouvrage papier. Que nenni ! Les premières planches ont été (très) mal nettoyées et m’ont obligé à me remettre à l’ouvrage. Une tâche fastidieuse et inintéressante.
Pour la deuxième fois, j’ai participé à l’Inktober. Vous pouvez retrouver le bilan du précédent ici. Alors, est-ce que ça valait le coup de dessiner tous les jours ?
Même si cela pourrait paraître évident, la première satisfaction est d’être allé au bout. Je n’ai pas craqué, notamment dans les journées difficiles (du genre, parti à 7h pour le boulot et rentré à 21h). J’ai tenu le rythme et respecté le concept : je n’ai pas fait de dessins à l’avance ou rattrapé un retard le lendemain.
Suite de mon bilan 2022. On s’intéresse cette fois à la partie création, bien plus pertinente que de simples statistiques.
La Prépa
On ne va pas se mentir : c’est interminable. Je n’en peux plus. La mort du personnage de Chloé m’a encore plus cassé dans mon élan. Je n’avais plus envie de dessiner la suite. Bien évidemment, j’irai au bout, mais les fins d’ouvrage sont une torture. On n’a plus l’énergie de départ, on a envie de faire autre chose, mais il faut finir.
Je savais dès le départ que cette BD serait difficile à réaliser. Beaucoup d’intérieurs à dessiner, toujours les mêmes lieux… J’avais anticipé cette difficulté et je suis en plein dedans. Dès que je peux dessiner une vue qui change, j’y prends un plaisir fou.
Une des cases que j’ai préféré dessiner cette année
J’ai finalement avancé à un rythme correct cette année, bien qu’irrégulier. L’encrage reste mon blocage principal et je réfléchis à faire mon prochain projet sans. Je ne suis pas arrivé à retrouver ma façon de procéder qui était de travailler sur plusieurs planches à la fois. Cependant, je suis content de mes planches, je ne les bâcle pas pour terminer plus vite et la fin est toute proche.
J’essaie de ne pas penser à ce qui va arriver ensuite : la couverture, la quatrième de couverture, la retouche des planches, la mise en page… Mais tout devrait être terminé pour 2022.
Quelle suite ?
Pour le moment, j’ai comme une envie de ne plus faire de bande-dessinée. Le duo peintre et écriture me convient bien. C’est assez difficile cependant à avaler pour moi qui fait de la BD depuis près de 14 ans…
Je n’ai pour le moment aucun projet qui me tire à lui pleinement. Il y a bien La Chasseuse d’Hommes, que je travaille depuis des années, mais je n’arrive pas à me mettre sur le scénario final. L’écrire vraiment. Le storyboarder. La partie graphique est aussi un véritable défi, puisque ce serait un dessin réaliste avec des personnages dessinés comme des humains. Le gros point fort, c’est que toute l’intrigue se jouerait dans la montagne et ça me donne très envie de dessiner.
L’autre projet est Le Collège de l’Apocalypse dont j’avais testé le concept pour les 23 heures de la BD en 2020. Non seulement je trouve que la BD fonctionne, mais elle est construite sur des chapitres de 3 à 4 pages. J’aurais moins le côté « il reste 60 pages à dessiner ». Une sorte de retour à Salle des profs, qui me permettrait d’avoir plus de motivation avec des échéances moins lointaines.
Aquarelle
Ce fut une très belle année pour l’aquarelle. J’ai continué mes expérimentations au crayon et mes portraits ont fortement gagné en qualité, tant dans la ressemblance avec les modèles, que dans ce que le dessin dégage en lui-même.
Les portraits au crayon et aquarelle de l’année 2021
Ma confiance étant au beau fixe, j’ai peu à peu augmenté la taille de mes illustrations. Mes premiers portraits étaient du A6, j’ai fini en A4. Cela peut paraître anodin, mais augmenter la taille du dessin pose de réels problèmes techniques.
Les différences de taille de format comparées : A6, A5 et A4
En parallèle, j’ai continué des séries moins axées sur le portrait. Le décor est présent et cela me permet de travailler la composition. J’en ai produites plusieurs en A4 mais ai aussi commencé à utiliser comme support du 30×40 cm. L’idée est de créer des illustrations qui soient davantage accrochables à un mur. Cela me permet aussi d’avoir un très plus précis et d’ajouter d’avantage de détails. Commencée en 2021, La Cène a été ma première dans le genre. Depuis, d’autres ont suivi.
Ma première peinture à l’aquarelle en A3
Actuellement, je travaille au pendant cette peinture où, cette fois-ci, l’homme est nu face à des peintres femmes.
Bref, une très belle année où je me vois progresser encore.
Acrylique
Après une année 2020 ratée au niveau de l’acrylique, j’ai repris les fondamentaux : produire et ne pas chercher à aller plus vite que la musique. Même si les résultats du sondage m’ont surpris, j’ai arrêté de trop me prendre la tête à vouloir faire des séries. En peignant des montagnes, je me suis remis dans la routine avant de reprendre des scènes puis faire des portraits. Bref, j’ai beaucoup à apprendre dans le domaine et il faut que je reste dans une logique d’ébauche, sans vouloir forcément en faire des peintures ultimes tout de suite. J’ai laissé de côté les « grands » formats pour le moment.
Ma peinture préférée, même si c’est l’une de celles que vous aimez le moins dans le sondage !
Le sondage m’a quand même confirmé que vous appréciez mon travail sur les séries, notamment L’Ennui, qui a pour moi un vrai « potentiel ».
Vendre ?
Ma démarche depuis plusieurs années est de progresser dans l’illustration et la peinture et de proposer des productions de plus en plus abouties, mais aussi de plus en plus grandes. Difficile de vendre un format A5. La question commencera à se poser de faire quelque chose de tout cela.
Auparavant, mon travail en illustration servait avant tout à travailler mon univers BD et de nouvelles techniques. J’ai, par exemple, réalisé de nombreuses illustrations à l’aquarelle et au pinceau en prévision de La Prépa. Aujourd’hui, je les réalise pour le plaisir pur de la composition. Elles existent en tant que telles. Si mes planches finissent en livre, que faire de toutes ces peintures qui s’accumulent ? Pour le moment, je n’ai pas de proposition de commandes spontanées.
J’espère que 2022 ou les années suivantes me permettront à terme de vendre une partie de mes productions ou de les exposer. Car sur internet, on ne voit même pas la différence entre une grande et une petite peintre, ce n’est pas toujours bien scanné (ou encore pire : photographié). C’est un peu dommage.
Écrire
L’année dernière, j’ai décidé de séparer ma production littéraire et pictural. Ça n’a pas été une réussite puisque mon compte Facebook Alexis Garehn n’a jamais décollé. Quelques mots quand même dans mon bilan, puisque cette activité va pour moi de paire avec l’ensemble de mon « œuvre ». L’écriture est très importante pour moi depuis plusieurs années et prend de plus en plus de place dans ma vie.
J’ai quasiment terminé le premier jet de mon premier roman. Restera alors les relectures, la réécriture, les corrections… Mais c’est la première fois que je vais aussi loin donc j’en suis très heureux. Contrairement à mes BDs, je compte bien proposer ce roman à l’édition classique.
J’ai participé à plusieurs concours de nouvelles, en ligne ou non. L’un de mes textes a été sélectionné dans la short list finale, ce qui me donne confiance en mes capacités d’écrivains.
Je continue à participer à un atelier d’écriture. J’y prends beaucoup de plaisir. Chaque semaine, je publie mes textes réalisés là-bas sur le compte Facebook Alexis Garehn.
Et les livres ?
Après une année blanche, je devrais donc terminer La Prépa et mon premier roman cette année. Autant dire que 2022 risque d’être assez excitante (ou déprimante si rien ne se passe comme prévu !).
Conclusion
Je pourrais mettre la même conclusion chaque année. J’ai beaucoup produit cette année, dans divers domaines et je garde encore de nombreux projets sous le coude. Je parviens encore à progresser techniquement en me poussant dans mes retranchements. 2021 aura été avant tout une année de continuité. J’ai avancé les projets commencé en 2020.
Comme chaque année, je vous livre un bilan complet de mes activités bloguesques. Après une belle embellie en 2020, le soufflet est retombé durement. Place à la dépression. Attention, ça pique !
Les œuvres
Au niveau comptable, l’année 2021, c’est :
17 pages de La Prépa (contre 13 en 2020)
3 autres planches sous forme de strips (contre 2 pages de Tout à l’Ego, 23 pages du Collège de l’Apocalypse et 95 illustrations pour Journal d’un confinement en 2020)
21 aquarelles (18 au crayon, 3 à l’encre) (contre une dizaine de taille équivalente en 2020)
Dernier bilan de l’année, celui de l’écriture. Ce fut une année riche, bien que pleine d’accrocs… Mais avec la publication d’un bouquin, difficile de ne pas se réjouir !
Le Sauna
Le Sauna aura été une belle aventure. Écrit sur les années 2019 et 2020, c’est un projet complet réalisé un an. Je développe mes idées pour la novella éponyme à l’été 2019, commence à la rédiger et un an plus tard le bouquin était terminé. Avec la réalisation de la couverture et d’illustrations, c’est aussi un projet qui m’a permis de faire valoir mes qualités de dessinateur.
Le plus important bien évidemment pour ce blog est la bande-dessinée. Cette année fut riche, grâce au confinement. Mais qui dit plusieurs projets, dit projet principal qui patine…
La Prépa
J’ai produit en moyenne une planche par mois cette année. C’est bien loin de mon projet initial de deux planches par mois… Cependant, au-delà du fait que j’ai pu mener d’autres projets en parallèle, d’autres raisons sont également à signaler.
J’aime écrire des bilans… Si j’écris aujourd’hui la première partie de mon bilan 2020, vous pouvez déjà lire mes bilans du confinement (1, 2 et 3) ainsi que le bilan de mes 23hBD.
Pour faire simple, au niveau comptable, l’année 2020, c’est :
3 livres publiés
13 pages de La Prépa
92 illustrations pour Journal d’un confinement +3 illustrations bonus
23 pages pour Le Collège de l’Apocalypse
2 pages de Tout à l’Ego pour faire des tests
4 peintures à l’acrylique
10 aquarelles pour la série Confinée
Plein d’autres aquarelles et dessins divers
Une année productive, boostée par le confinement. Une année où j’ai testé des techniques, où j’ai participé à des challenges, où j’ai réalisé des fan arts… Une année où j’ai pris le temps de faire ce que je voulais. La conséquence étant bien évidemment le ralentissement des publications de La Prépa, le projet principal du blog.
Le confinement officiel touche à sa fin (puisque pour ma part, je ne reprendrai le travail qu’épisodiquement à partir de la semaine prochaine). Il est temps d’en faire un bilan complet. Qu’ai-je fait ? Qu’ai-je appris ? Vais-je changer de vie ?
3ème partie : Autres
Finitions diverses
Quand le confinement a commencé, je me suis dit que c’était l’occasion de terminer et finaliser certaines tâches en cours. En gros, c’était :
Finir l’ouvrage Le Sauna (relectures, corrections, mise en page, une dernière illustration et la couverture à réaliser)
Finir un ouvrage secret réservé aux proches
Publier certains de mes ouvrages sur Amazon
Finir mon illustration des Muses qui traînait depuis 9 mois sur mon bureau
Le confinement officiel touche à sa fin (puisque pour ma part, je ne reprendrai le travail qu’épisodiquement à partir de la semaine prochaine). Il est temps d’en faire un bilan complet. Qu’ai-je fait ? Qu’ai-je appris ? Vais-je changer de vie ?
2ème partie : Illustration & peinture
Ce confinement, avec le temps qu’il m’a donné pour travailler sur mes projets a confirmé une tendance qui s’instaurait déjà, mon envie de réaliser des séries d’illustrations et de peintures, plus que des travaux isolés. Ainsi, le fait de dessiner juste des portraits de jeunes femmes est petit à petit relégué dans mon carnet de croquis ou mon carnet kraft, pendant que les aquarelles se font plus ambitieuses, avec de véritables projets.
Le confinement officiel touche à sa fin (puisque pour ma part, je ne reprendrai le travail qu’épisodiquement à partir de la semaine prochaine). Il est temps d’en faire un bilan complet. Qu’ai-je fait ? Qu’ai-je appris ? Vais-je changer de vie ?
1ère partie : La bande-dessinée
La Prépa
Quand je me suis retrouvé en confinement, j’ai tout de suite imaginé que j’allais tirer des nouvelles planches de La Prépa à la chaîne… Ça n’a pas été le cas. En soit, j’ai continué à avancer comme avant. À ma décharge, le confinement est tombé à un moment où je n’avais pas de pages « en réserve ». D’habitude, je travaille sur plusieurs planches en parallèle. Là, j’étais arrivé au bout de mes réserves. Je n’avais qu’une planche en cours de dessin. J’ai également ralenti à cause de la complexité des planches. La page 37 a été longue (et stressante) à encrer et coloriser. C’est surtout cette page qui a ralenti la publication.