Anthropomorphisme & personnages

La Prépa prend du retard. Outre les projets qui repoussent son démarrage (exposition Mét4morphoses, publication de Jotunheimen et Chemins détournés…), la préparation demande beaucoup d’attention. Pour une BD qui devrait me prendre 4 ans à dessiner, mieux vaut partir sur de bonnes bases…

Le scénario est finalisé, les problématiques graphiques apparaissent. Un exemple concret pour comprendre : les retouches de scénario m’ont fait intégrer un nouveau personnage. Il faut alors choisir son animal, sa corpulence et travailler son trait. Même s’il n’apparaît pas dans les premières pages, mieux vaut y réfléchir avant afin de penser à la cohérence d’ensemble.

J’ai toujours eu tendance à négliger mes personnages secondaires. Leur rôle était trop limité pour que je m’y attarde. Mais même si La Prépa se concentre sur Marion et Chloé, d’autres personnages seront régulièrement présents et ont un rôle important dans l’histoire. Pas question de les bâcler.

Des recherches et copies pour bosser de meilleures trognes.

Des personnages font aussi des apparitions  sans grande régularité. Il faut que le lecteur les repère graphiquement et s’en rappelle. Même si sur le blog, l’oubli sera de mise, je pense avant tout à la version papier. Si je dessinais pour le blog uniquement, nul doute que mes BDs seraient bien différentes.

S’inspirer sans copier ?

Juste avant de démarrer Jotunheimen, j’avais découvert Solo d’Oscar Martin. Cela m’avait poussé à retravailler mes personnages, à essayer de les caractériser davantage. Bis repetita ! Voilà que je découvre les travaux d’Étienne Willem qui, eux aussi, me poussent à modifier mon dessin. Nouveau retard… Mais c’est pour le bien de la BD. Car une fois lancée, je ne pourrais pas changer de style en plein milieu. Il faudra l’assumer plusieurs années.

Cependant, le risque de copier existe. Ce n’est pas forcément le fait de singer un auteur qui me gêne, mais de me retrouver un dessin avec lequel je ne suis pas à l’aise. Si mes personnages ne sont pas toujours bien caractérisés, ils sont expressifs. Et c’est essentiel. Vu le scénario que j’ai écrit, les expressions des visages se doivent d’être subtiles. Il ne faut pas tout rejeter sous prétexte qu’un autre auteurs ferait “mieux”. Il faut avoir confiance en ses propres qualités.

8 ans à dessiner un lapin…

Quel animal ?

Ma caractérisation des personnages (et donc de leur animal) passe par trois axes majeurs :

  • Le museau/bec/trompe
  • Les oreilles
  • La forme du crâne

Il existe d’autres facteurs que j’utilise peu comme la corpulence ou la forme des yeux.. Je commence à y penser. Ainsi, mon personnage principal, Marion, possède plus de caractérisation que les autres. J’ai beaucoup travaillé son crâne, allongé et creusé au niveau des joues. Cela ne rentre pas du tout dans mes standards personnels, j’ai donc du me forcer un peu. De même, elle est grande, fine, allongée. Ce travail effectué sur Marion doit être le même pour les autres personnages.

Mes personnages ressemblent souvent à des humain avec des oreilles. Comme dit ma prof, c’est trop timoré. Mes efforts sur les premières planches de Jotunheimen ont été balayés au fur et à mesure des pages. Les museaux de Laura et Alexis ont fini par disparaître. Dans la même idée, j’avais mis de bonnes joues à Alexis au départ (puisque c’est un lapin). Mais comme je ne voulais pas un personnage trop enfantin, j’ai changé le crâne du lapin au lieu de changer d’animal… Mauvais choix !

Curieusement, ce choix qui va vers moins de détails dans le dessin des personnages est aussi plus harmonieux.

Il semblerait qu’au cours de la BD Laura se soit fait refaire le nez…

Dans le même ordre d’idée, pour ne pas donner l’impression d’oreilles collées, j’aimerais progresser sur la vision des oreilles vues de côté. Mes oreilles sont les mêmes que l’on voit le personnage de face ou de profil. Cette erreur donne d’autant plus un côté artificiel à l’ensemble.

J’ai essayé d’appliquer cette idée à mon illustration La Chimiste.

Pour progresser sur la caractérisation, rien ne remplace le dessin d’après nature. C’est en dessinant des animaux réalistes que l’on progresse. Rester à trouver la bonne stylisation. affiner mes personnages, en essayant de ne pas perdre en route ce qui fait aussi la force de mes dessins.

0 réflexion sur « Anthropomorphisme & personnages  »

  1. L’illustration de la chimiste est super bien réalisée à cet égard. On reconnais à la fois la forme de la tête de brebis mais on a également une expression bien humaine. Avec des cheveux vaguement bouclés c’eut été parfait pour rappeler l’animal de référence. Quand on regarde ton évolution tu as tendance à lisser ton trait et t’acheminer vers un dessin au proportions plus réalistes et plus humain. Tu veux à la fois des personnages principaux beaugosses et très humanisés mais des peros secondaires plus truculents…ça me fait bcp penser au choix de Guarnido dans Blacksad. 😉
    Entre l’expressivité et l’élégance le coeur balance XD

    1. “Tu veux à la fois des personnages principaux beaugosses et très humanisés mais des peros secondaires plus truculents…”

      Voilà. T’as tout compris !

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