Une fois les illustrations terminées, le boulot est loin d’être fini ! Il faut préparer l’exposition pour en profiter au mieux.
LES GOODIES
Une exposition, comme son nom l’indique, c’est s’exposer. L’idée n’est pas que de vendre, mais aussi de se montrer et pouvoir atteindre un nouveau public. Il faut donc, au-delà des tableaux, proposer autre chose à acheter ou à récupérer pour qu’après l’événement, des lecteurs aient été gagnés.
La première étape est simplement de faire des cartes de visite. Il me restait bien de vieilles cartes de visite, mais elles dataient de fort longtemps. Pour ainsi dire, c’était l’adresse de mon blog Over-Blog qui y était inscrite…
L’avantage de la solution que j’ai choisie, c’est que je peux mettre autant de versos différents que je le souhaite. Ainsi, le visiteur peut choisir sa carte de visite selon ses goûts.
Hélas, je m’aperçois pendant l’exposition que les visiteurs sont parfois choqués par les visuels (majoritairement, mes illustrations de Laura) qu’ils trouvent trop sexualisés. Pour le coup, le public familial a été mal ciblé par mes cartes !
Autre objet à vendre : un livre ! J’amène mon stock de mon bouquin Chemins détournés. Vendu à 5€, en vendre paraît jouable. C’était sans compter sur le contexte… En effet, lorsque le public voit mes dessins, s’il ouvre le livre il s’attend à retrouver des images, pas du texte ! J’en vendrais un exemplaire, c’est déjà ça !
Choisir les prix
Difficile de choisir des prix lorsqu’on a jamais rien vendu. Sur quoi se baser ? J’utilise deux sources:
- La première exposition de Stoon
- Le site Arts-Up cotation qui permet d’estimer le prix de son œuvre selon différentes caractéristiques.
Je fixe alors les prix à 30€ le tableau. Cependant, une fois mes illustrations terminées, je vois bien que certaines sont plus réussies que d’autres. Il faut que j’en choisisse certaines et que j’augmente leur prix car elles ont plus de chance de déclencher un achat. Pour cela, j’interroge mes compagnons d’exposition et quelques proches afin de voir quels dessins ont leur préférence. Quatre tableaux sortent du lot, je fixe leur prix à 50€.
Dans la différenciation du prix, il y a aussi la partie affective. Si je dois me séparer de certains dessins pour lesquels j’ai développé un affect plus important, il est normal que ce soit plus cher.
Il y a évidemment la peur de se tromper ici : nul ne veut brader ses dessins, mais s’ils sont trop chers ils ne seront pas vendus. Nous nous étions mis d’accord entre nous sur un ordre de prix de vente, afin d’éviter des écarts trop importants.
Les cadres
Le choix des cadres est crucial. Ils doivent mettre en valeur les illustrations, sans les dénaturer. Trois critères rentraient en jeu :
- La couleur du cadre
- La largeur du cadre
- La taille de la marquise
En cela, j’avais fait mon choix sur un modèle à bords noirs et larges, avec une marquise taille A4 qui donnerait un liseré blanc de 3 cm de large autour. Au moment des commandes, en voyant que le cadre que j’avais prévu proposait une vitre en plastique, trouvant cela un peu cheap, j’opte pour un autre, plus fin.
Je m’aperçois lors de la mise en cadre que c’était un mauvais choix. En effet, la marquise n’a pas ici une largeur régulière. Cela ne se voyait pas à l’achat, mais une fois encadré, c’est flagrant. De plus, le cadre fin fait que l’ensemble est assez petit. En revanche, à l’arrière, le cadre possède de quoi le faire tenir sur une armoire (au lieu d’un mur). Vu la taille des cadres, c’est une alternative pertinente.
L’accrochage
L’accrochage fut un moment tendu… Nous aurions voulu pouvoir accrocher les tableaux la veille, mais c’était impossible. Heureusement, Stoon nous missionna une fine équipe professionnelle qui nous accrocha le tout. Sans eux, nous ne serions jamais arrivés et nos cadres auraient pendu lamentablement. La faute à quoi ?
- Des cadres pas assez épais
- Des crochets pas adaptés (faits pour des clous)
- Des cadres trop légers (et donc qui bougent et sont penchés)
Le professionnalisme de nos anges gardiens a permis un accrochage professionnel, l’une des grandes satisfactions de l’exposition. Car une fois les tableaux au mur, c’est la fierté qui prédomine. Chaque dessinateur avec son pan de mur, notre expo a de l’allure !
Mais l’accrochage demande aussi de réfléchir à quel tableau mettre à quel endroit… Si mes collègues d’expo le firent “au feeling”, j’avais passé un peu de temps à travailler dessus et j’avais mon petit papier préparé le jour de l’accrochage :
Le problème évident, dès le départ, est que je n’ai pas anticipé la problématique de l’accrochage. Je me retrouve ainsi avec 5 tableaux format portrait et 7 tableaux format paysage. Exit la symétrie si chère à mon cœur ! J’installe les portraits sur la ligne du haut.
Mon premier critère est de positionner les 4 œuvres les plus chères sur la ligne du milieu. Ils sont alors à portée de regard. Je regroupe alors les illustrations par couleurs dominantes, cherchant à ce que les regards aillent vers l’intérieur.
Au-delà des dominantes, d’autres couleurs se répondent : le vert à gauche, l’orange pour la Lectrice et la Codeuse, le rouge pour la Basketteuse et la Nageuse.
Certaines œuvres se répondent. Ainsi, si la Chimiste est en bas à droite (alors que plutôt ocre), c’est parce qu’elle répond bien à la Dessinatrice d’en face et que son regard correspond bien à sa position sur le mur.
Cet accrochage m’a permis de comprendre qu’il faut, si possible, anticiper les formats des tableaux selon le lieu. C’est ce que l’on avait fait en projetant des 12 œuvres en A4 environ, ce qui remplissaient bien les murs. Mais la dissymétrie de mon accrochage m’a un peu déçu, pour moi qui suis si carré !
Si une autre exposition se présentait, nul doute que j’aimerais varier les tailles des tableaux : A4 ou A3. Mais il ne faut emmagasiner plus d’expérience et de confiance pour cela.
Ce compte-rendu est très intéressant. Je suis curieux de lire la suite.
Ça vient !
J’aime bien lire ce compte-rendu aussi ! 🙂 J’espère que tu pourras faire d’autres expo ! C’est archi pas cher vos prix par contre trouve-je !
Ce sont les prix proposés par le site dont je parle dans l’article. Petit format, aquarelle, pas d’expo avant, (presque) pas de presse…
Trop rationnelle comme manière de faire 😀
C’est mon côté scientifique.