Après une semaine, il est temps de décortiquer les résultats du sondage que je vous ai proposé. Selon les questions, il y a eu jusqu’à 85 personnes qui y ont répondu.
Vous pouvez toujours aller y répondre ici.
Je savais que le lectorat de la BD était très majoritairement masculin, mais j’espérais que sur les blogs et vu les thèmes traités par Jotunheimen, le mien soit plus féminin. J’espère que La Prépa, avec ses personnages principaux féminins, changera cette tendance.
Concernant l’âge des lecteurs, c’est moins surprenant. Vu les thèmes de Jotunheimen, les lecteurs sont plus âgés et la majorité sont dans ma tranche d’âge. Par contre, les ados existent dans mon lectorat mais ne répondent pas aux sondages !
Peut-être que le projet La Prépa rajeunira mon lectorat… Ou pas. L’histoire se passant en 2001, cela ne leur parlera peut-être pas. Mais j’espère être plus incisif qu’avec Jotunheimen et faire de la publicité là où il faut pour mon projet.
Un problème épineux… On peut voir que si le prix est correct, il y a potentiellement une trentaine de ventes possibles. Dans les faits, c’est plutôt une bonne nouvelle. Pour info, mon livre le plus vendu est actuellement Salle des Profs avec 40 exemplaires.
Cependant, le prix va être un vrai souci. Le livre sera forcément cher puisqu’en A4 et en couleur. Pour avoir une version pas trop excessive, il faudrait alors une couverture souple, ce qui fait un peu cheap pour une BD. Je cherche des prestataires un peu partout, mais sur des volumes si faibles, c’est compliqué. Sans compter les frais de port bien sûr. Reste la possibilité d’un financement participatif.
La question suivante plombe le constat précédent. En effet, le bouquin fera forcément plus de 15€. Du coup, on tombe à 7 ouvrages vendables.
Concernant les couleurs de Nicolas Archimède, vous êtes majoritairement satisfait et l’on s’en réjouit ! Jotunheimen a toujours été conçu pour être mis en couleurs, je suis content que vous le pensiez aussi !
Votre manque de motivation pour l’aquarelle me faire un peu peur en revanche… La Prépa doit être réalisé en couleur directe, à l’aquarelle !
Vous pouvez aller voir les résultats complets à toutes les questions ici. Merci encore à tous ceux qui ont pris le temps d’y répondre !
Intéressant. Juste un point me concernant sur l’aquarelle… ma réponse (ça ajoute un plus) ne veut pas dire que je n’aimerait pas La prépa en aquarelle, mais juste que je trouve que la façon dont est colorisé Jotunheimen est très bien! C’est au contraire bien d’être capable de varier les styles!
Je m’étais dit que ça venait peut-être de là aussi… Merci de le confirmer !
Pour l’aquarelle, le fait est que je n’y connais rien en technique de dessin. Donc impossible de répondre.
Pour le financement, tape dans le participatif. Ca te permettra de valider ou non le projet. Je pense que les gens ont plus tendance à mettre de l’argent quand c’est participatif. Le cas de Laurel est un très bon exemple. Et si elle peux écrire un mot à ton sujet, ça te drainera des lecteurs.
Ca te permettra aussi de te faire connaître. Je pense que tu fais du très bon boulot, mais que peu de personnes le connaissent dans la vaste production de BD d’aujourd’hui.
Pour ma pomme, au vue du prix des BD actuelles, j’ai estimé le prix à 20€.
Autre truc, si les lecteurs sont ceux qui s’identifient à ton personnage (20-25ans), ça peut expliquer le faible prix: c’est souvent un âge où on est plutôt fauché, donc pas les moyens de payer une BD à volonté. Le financement participatif peut niveler ça. Les gens l’utilisent plus pour faire un cadeau et ils ont donc plus envie de mettre de l’argent.
Tu peux aussi niveler sur la qualité. Par exemple à partir de telle somme la BD est en couleur, à partir de telle somme couverture cartonnée, à partir de tel somme papier haute qualité, etc.
Tiens nous au courant si tu te lances dans une telle démarche.
Sur Jothunheim, une critique : ce serait intéressant d’approfondir le personnage de Laura. Ca te donnerait peut-être un peu plus de succès auprès du public féminin.
Je ne sais pas s’il est basé sur une personne réelle, mais… Par exemple, elle demande à Alexis ce qu’il fout à randonner seul. Et elle, qu’est-ce qu’elle fout toute seule dans les montagnes, à enchaîner les randos? Elle me fait un peu penser, en moins violent, au personnage féminin dans la Baleine Blanche de Jacques Lanzmann. Au début simple randonneuse croisée par hasard et “vivant d’amour et d’eau fraîche”*, on apprend qu’elle aussi fuit son passé, dans un état de transe entretenu par la randonnée et qu’un viol particulièrement brutal brisera.
Parce que disons le, Laura elle est super mignonne et tout mâle normalement constitué bave devant ses poses. Et bonus: une fille sympa, simple, relax et sexy! Donc pour les mecs c’est ok, mais…
En plus un petit saignement la fait tomber dans les pommes (surprenant pour une randonneuse expérimentée qui a du en voir d’autres, d’autant que la fracture, on dirait qu’elle s’en cogne), permettant à Alexis de jouer le rôle du sauveur (miraculeux) qui a vaincu sa (terrible) peur de la montagne (vicieuse)(= le dragon) pour sauver la demoiselle/princesse en détresse. Autre truc: coup de bol qu’elle soit tombée dans les pommes, parce que trimbaler quelqu’un qui a une fracture, c’est s’offrir une descente beaucoup plus glauque avec son lot de hurlements de douleur, le malaise quand un cahot fait bouger les esquilles et hurler le blessé. Là on passe directement de la fracture, “poum dans les pommes”, et paf “sauvée à l’hopital j’ai plus mal”. Bonus: le portrait de nu : la demoiselle s’offre à son sauveur. Et Alexis le Barbare fonde son royaume au pays des Trolls? 😀
Combien de femmes se reconnaissent-elles dans ce portrait là? 😀
Désolé, ma critique est assez féroce, mais quand on y réfléchi, il y a pas mal de clichés. Non? 😉
Je ne sais pas, moi, sans trop changer la trame tu pourrais étayer. Par exemple Laura pourrait chuter parce qu’elle a fait le cabri à tes cotés pour t’impressionner/ rigoler, et met le pied sur une pierre instable (vieux piège à c… en rando). Elle pourrait s’évanouir sous l’intensité de la douleur (ex: fracture ouverte). Alexis, sans trop paniquer à la vue du sang pourrait jurer comme un charretier sur le fait qu’il ne sait pas faire une attelle et doit improviser avec un bâton de rando, un pinceau (j’ai aucune idée de la taille des pinceaux?) et une écharpe. On pourrait voir l’arrivée à l’hôpital, un Alexis épuisé, à bout de force. Et dans la discussion dans la chambre, Laura grimacer à l’occasion (un plâtre ça ne fait pas tout). Plus d’intensité émotionnelle. Enfin je ne sais pas moi, je ne suis pas scénariste. Mais par exemple si la vue du sang ne me dérange pas plus que ça**, il faut que je me blinde un peu si je dois aider un(e) pote qui hurle de douleur au moindre mouvement, à 2h de marche de la civilisation, dans un paysage qui va devenir glacial la nuit, avec un stock d’eau (et accessoirement de bouffe) limité, sans moyen de prévenir qui que ce soit…
Voilà, suffit la logorrhée. Au fait, si tu juges mes propos dignes d’une réponse, peux-tu m’envoyer un email (si ce n’est pas fait de manière automatique)? Je ne passe pas tous les jours sur ton site…
* Le narrateur hésite à lui demander combien elle tarifie cette amour et comment elle peut boire l’eau fraîche du lac vu qu’elle est polluée par les bestiaux et les gens qui s’y soulagent. Très terre à terre, oui.
** surtout celui des autres (mais je ne sais pas de quel film c’est tiré)
Ouf ! Allez hop ! Courage ! La réponse en détail ! Je m’y suis repris à plusieurs fois car je ne voulais pas trop me justifier sur mes choix scénaristiques. Je vais essayer de parler de façon plus générale.
Le financement participatif me paraît un moyen lourd au niveau communication et au niveau administratif. On me cite souvent Laurel, mais ça reste un cas isolé.
Concernant les personnages, je ne voulais pas qu’on sache trop de leur vie. Je laisse le lecteur se faire son opinion. C’est voulu.
Laura n’est pas sexy dans la BD, mais dans les illustrations. Je l’ai dessinée au naturel, sans la mettre en petite tenue ou avec des décolletés comme le font (énormément) de dessinateurs dès qu’ils ont un personnage féminin.
L’écriture du scénario a fait intervenir les problèmes que tu poses sur la blessure de Laura et ce qui s’ensuit. J’avais pleins de possibilités, j’ai fait un choix qui montre ici deux choses :
1 – Laura a beau être badass, elle a aussi ses phobies (la peur du sang)
2 – Alexis surmonte ses peurs en les affrontant (c’est le sujet de la BD quand même !)
Sur le fait que les femmes ne s’y reconnaissent pas, je ne suis pas si sûr que ça. Alexis part en rando pour guérir d’une relation qui s’est terminée. Cette démarche n’est pas masculine en soit. Mon prochain projet, La Prépa, aura deux femmes comme personnages principaux, les hommes cesseront ils de me lire ?
Le côté cliché de la fin de la randonnée m’a déjà été signalé. Sauf que d’autres lecteurs m’avaient reproché auparavant un Alexis pas assez viril… Comme quoi…
“Le côté cliché de la fin de la randonnée m’a déjà été signalé. Sauf que d’autres lecteurs m’avaient reproché auparavant un Alexis pas assez viril… Comme quoi…”
Laurel a aussi une énorme fanbase qui a du pouvoir d’achat. D’où son succès. Bref: “c’est pas faux”.
“Concernant les personnages, je ne voulais pas qu’on sache trop de leur vie. Je laisse le lecteur se faire son opinion. C’est voulu.”
Donner quelques pistes peut donner du piquant, du mystère. C’est le vieux principe: si quelqu’un a un comportement non ordinaire, les gens se posent des questions à son sujet. Fournir une piste oriente ces questions.
“Le côté cliché de la fin de la randonnée m’a déjà été signalé. Sauf que d’autres lecteurs m’avaient reproché auparavant un Alexis pas assez viril… Comme quoi…”
Marrant. J’ai la quarantaine. Et j’avais revu “Conan le Barbare”. Je me demande quel âge ont les lecteurs qui ont trouvé Alexis pas assez viril.
Personnellement je le trouve très humain. Pas spécialement “viril” mais pas… “efféminé (?)” non plus.
C’est la situation que je trouve caricaturale. Tout à fait dans le cliché de la demoiselle en détresse. Ceci dit, c’est un cliché qui se vend bien. Mais…
Pour la virilité, c’est lors que la montée de l’arête. Comme il a peur, certains lecteurs m’ont dit qu’il ne devrait pas montrer qu’il a peur auprès de Laura… Pour l’impressionner/la séduire. Bref, tout ce que je dénonce dans la BD en voulant montrer qu’un homme a le droit d’être fragile… 😀
Pas facile de se décider de le proposer selon la couverture…
risquer un tirage plus cher .. réfléchir et prendre encore un moment le temps du financement participatif. ( en fonction de l exemple vu chez d autres auteurs de ce genre de services nouveau, qui on permis ajouter des goodies … partir sur la base de la couverture plus jolie si on atteins un palier pour commencer… mais faudra communiquer pour être sur d être pile. et bien verigier les conditions pour l auteur. donc toi .
le coté entreprendre et risquer a la suite c’est concret de l'””auto édition.”” les statistiques et les questions trouvent leur utilité. Allez courage pour la suite créative et pour la publication de celle ci.
je tache de suivre la sortie. Jgab
Merci pour ton commentaire jgab !