We do BD 2015, le compte-rendu

Le We Do BD a eu lieu les 10 et 11 octobre. Successeur du Festiblog (créé il y a 10 ans), il était destiné à professionnaliser l’événement. Pour le coup, c’est réussi puisqu’au lieu d’être sous des tentes dans une rue, le festival avait lieu au Carreau du Temple, une grande halle plus adapté à l’accueil d’un événement tel que celui-là.

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Pour la troisième année, je suis donc parvenu à être invité au Festiblog grâce à une communauté. Après avoir squatté chez 30 jours de BD (RIP) et Webcomics, c’est donc le Culture Zine qui m’a accueilli en son sein. J’y officie avant tout comme maquettiste et chroniqueur BD (même si j’ai un peu dessiné dans les trois premiers numéros). J’étais ainsi bien entouré de Dubatov, Morgan The Slug (avec un tout nouveau blog) et Le Pueblo.

Le We Do BD, bien que changeant de nom, proposait avant tout les mêmes têtes. Ainsi, de nombreux blogueurs étaient invités, même s’ils n’avaient rien fait depuis 2 ans. Une attitude payante dans le sens où du monde s’était déplacé pour les voir. Cependant, le manque de renouvellement du panel d’invités est inquiétant pour la suite. Car le public était globalement le même que lors des précédentes éditions. Ainsi, en dédicace, j’ai retrouvé les mêmes personnes qui venaient me demander un dessin, deux ans après ! Des habitués qui regrettaient la pause de 2014 sans Festiblog.

On remarquera que le We Do BD revendique 8500 visiteurs ce qui est un peu étrange puisqu’ils comptent 5000 entrées le samedi et 3500 le dimanche. Or, l’entrée étant libre, les gens entrent et sortent. De plus, beaucoup viennent samedi ET dimanche. Bref, les chiffres sont à relativiser. En habitué des Festiblogs, j’ai eu l’impression qu’il y avait autant de monde que d’habitude et mes compères avaient le même sentiment. Ça reste beaucoup et le Festiblog n’a pas périclité suite à sa pause en 2014, c’est ça la bonne nouvelle.

Un dessin réalisé pour Akths
Un dessin réalisé pour Akhts

Le changement de nom de la marque, pourtant porteuse, « Festiblog », vient de l’idée que le blog BD est mort. Dans les faits, je suis assez d’accord et je l’ai dit suffisamment ici. La dilution des publications dans divers sites et réseaux sociaux (tumblr, instagram, facebook, twitter, etc.) fait que l’intérêt d’un blog est plus limité. En tant que dessinateur amateur, je trouve cela épuisant de devoir faire sa promotion un peu partout pour exister et j’ai bien du mal à être efficace dans cette quête éperdue de visiteurs.

Ainsi, le We Do BD encourage et promeut le numérique : tablette graphique, jeux vidéo et animation sont à l’honneur. Pour ma part, je revendique un dessin à l’ancienne et me sens en total décalage avec cette orientation. Mais beaucoup de blogueurs aiment faire des gifs animés, des petites animations, du pixel art ou des mini jeux vidéo. Cette orientation du festival est cohérente, mais risque à terme de fragiliser une communauté pas si énorme que ça. Car les gens que j’ai pu voir en dédicace étaient avant tout attirés par la gratuité : entrée libre et dessin sur feuille volante (ou carnet personnel).

Le festival s’est aussi échiné à animer la scène. Pour cela, c’était assez impressionnant de voir une scène en permanence occupée par des jeux (plus ou moins pertinents), des présentations ou des débats. Mais au bout de deux heures, j’avais la tête en vrac à force d’entendre le micro en permanence. Quelques pauses auraient été salutaires. Mais vu le monde qui se pressait devant l’estrade, c’est aussi un pari payant.

Le festiblog a donc évolué sans réellement changer dans son fonctionnement de base (même auteurs, mêmes dédicaces libres avec sujets débiles). Mon seul regret est que leur annonce d’inscription possible comme « blogueur inconnu » sur leur site a été une vraie poudre aux yeux. Le festival s’est professionnalisé et investit donc sur des valeurs sûres. On peut le regretter, mais c’est tout à fait logique, le but étant d’attirer le plus de monde possible.

Tout cela m’a amené à des questionnements sur ma façon de gérer le numérique. À suivre cette semaine : Les réseaux sociaux et moi.

0 réflexion sur « We do BD 2015, le compte-rendu  »

  1. Tout cela fait sens 🙂
    j’ai hâte de lire ce que tu diras des réseaux sociaux. J’ai l’impression qu’il nous faut faire désormais un travail de commercial ou même de community manager pour trouver, ou même garder des lecteurs… ça prend énormément de temps et ne constitue pas vraiment le coeur de notre passion.
    Sans doute manque-t-il un « Blog-BD.fr » plus ouvert. J’ai peur de comprendre que les jeunes dessineux n’envisagent pas le Blog comme leur meilleure façon d’être soutenus. Au fond c’est peut-être vers eux qu’il faut se tourner pour comprendre l’avenir de la communication auteur(amateur) / lecteur et ses médiums.
    Quoi qu’il en soit, je ne perds pas l’envie de continuer à tenir mon blog, ne serait-ce que pour avoir le plaisir de le relire un jour et de voir le chemin parcouru. 🙂

  2. Bon, je n’y suis pas allé cette année, mais j’avais les mêmes impressions que toi avant même que ça commence…
    je n’ai connu que deux festiblogs, je ne peux donc pas dire que je suis un habitué, mais ce que j’en retenais et aimais, c’était le mélange de pros et d’amateurs, d’ailleurs, ce qui était mis en avant, c’était que tous étaient blogueurs BD. aujourd’hui, j’ai l’impression que ça s’est sclérosé, qu’il y a un noyau d’auteurs issus des blogs, devenus une bande de copains, qui se sont professionnalisés, et qui pour certains, comme tu le dis, ont même abandonné leurs blogs. Ce sont tous des auteurs de talent, mais qui finissent par former un groupe fermé, où il est de plus en plus difficile d’entrer.
    La place laissée aux amateurs est de plus en plus réduite, finalement ça va ressembler à n’importe quel festival de BD…
    Le blog BD est mort ? Peut-être… mais c’est dommage, car au contraire de FB, qui donne l’impression d’une rue où tout le monde parle en même temps sans s’écouter, le blog est une invitation à accueillir chez soi le visiteur, le faire s’asseoir et bavarder tranquillement.
    Mais bon, je suis peut-être un peu aigri, et vieux, et en retard, comme toujours…

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