J’ai passé un cap le jour où j’ai accepté l’idée de refaire des cases ratées (aussi là et là). Mais il arrive parfois que sur une planche, les difficultés s’accumulent… Et lorsque ces difficultés sont de natures différentes, il y a de quoi devenir fou et refaire… 4 cases !
Je l’avais déjà évoqué, mais j’ai réalisé la majorité de mes storyboards avant de m’améliorer en perspective. Depuis, j’ai supprimé beaucoup de plans vus de profil ou de face que je trouve trop statiques. Ainsi, quand je dessine ma planche, je dois souvent changer les cadrages. Parfois, je ne le fais pas et je le regrette.
Note : Cet article est aussi l’occasion de montrer beaucoup de crayonnés et de work in progress.
Pour la planche 49, c’était la première que je crayonnais depuis cet été. J’ai commencé en reprenant de mauvaises habitudes :
- des perspectives tracées au feeling
- des personnages vus de face
- des personnages dessinés sans modèle de référence
Il en a résulté des positions peu naturelles et un ensemble statique. Bonjour la régression et, du coup, la perte de temps. Premier exemple :
Le contraste est assez marquant… Mais au départ, j’ai commencé par dessiner le personnage de face, comme sur le storyboard à gauche. J’ai tout effacé et recommencé, cherchant une perspective, une pose un peu différente pour le personnage… Bref, la case permet de mieux situer le lieu, mais aussi la détente du personnage. Sans compter, bien évidemment, le dynamisme de l’ensemble.
Varier les lieux et les cadrages.
Ce qui m’a poussé à changer la vue est la modification du lieu. En effet, depuis le début de l’aventure, les personnages sont souvent assis à une table en refuge. Sauf que dans les faits, les refuges proposent souvent des lounges avec canapés, fauteuils, tables basses et bibliothèques. Des espaces de détente qui sont occupés, justement, après la douche en arrivant de sa randonnée ! En enlevant la table, il me fallait donc trouver autre chose comme vue.
La case 4 a été notamment à l’origine de ce changement. En effet, la vue du storyboard, que je trouvais sympa, est impossible au niveau de la perspective. J’ai passé beaucoup de temps à essayer de la rendre crédible sans y arriver. J’ai fini pas l’abandonner et dès que j’ai changé le point de vue, tout est allé tout seul… À vouloir faire le fainéant, j’ai perdu beaucoup de temps… pour rien !
Pour ce cas précis, j’ai repris de bonnes habitudes : j’ai posé la perspective en plaçant les sièges, puis j’ai dessiné les personnage dessus et enfin j’ai casé la guitare. Il va sans dire qu’au départ, j’avais tout fait dans l’autre sens…
Histoire de ne pas passer pour quelqu’un qui fait n’importe quoi, il m’arrive aussi de prendre de bonne décisions… Ainsi, pour la première case, malgré un storyboard simpliste, je dessine directement une vue en plongée avec une perspective à trois points de fuite. Une part de moi se dit que comme la case est dynamique, ce n’est pas très grave si certaines cases le sont moins…
Reste la sixième case où je vais rater plusieurs points d’encrage. En plus, je dessine le personnage en short alors que dans la scène il est en survêtement… Trop d’erreurs, ce n’est pas rattrapable. Obligé de passer à la table lumineuse pour refaire la case. Problème : pour une fois (la seule ?) que je relie deux cases (ici avec les paroles de la chanson), il faut que je connecte le tout… Heureusement, les logiciels aujourd’hui permettent de le faire assez proprement.
De tout cela découle une planche complètement éclatée ! En effet, à force de rater une case, la page est parfois tellement sale qu’il faut refaire la case ailleurs…
Ainsi, la case 4 a nécessité trois feuilles… L’une pour une vue abandonnée, une autre pour poser la perspective et une autre pour finaliser la case… Il y a donc encore une feuille en plus (mais seulement crayonnée) que la photo ci-dessous !
Il faut de la patience pour arriver au bout d’une planche et d’avoir l’impression d’avoir fait de son mieux. Encore une fois, la recherche de facilité qui m’a animé au départ m’a fait surtout perdre du temps. Mes tentatives d’aller plus vite se sont toutes soldées par un redémarrage à zéro… Alors, il ne me reste plus que d’apprendre de mes erreurs et de ne plus faire la même chose dans l’avenir !
Que de boulot ! Mais ça paye ! Bravo !
Merci Phil !