Une jolie vendeuse

vendeuse_01Lors de la première scène de Jotunheimen apparaît une vendeuse. Même si son rôle reste mineur, je la voulais plutôt mignonne, voire sexy. Or, mon choix originel de la dessiner en écureuil commençait à prendre l’eau. En effet, j’avais du mal à la dessiner jolie. Ce dernier croquis que je vous montre m’a dessiné de changer de voie.

Je vois surtout poindre mon plus gros souci : les poses des personnages. Si je suis tout à fait capable de faire quelque chose de crédible d’après photo, j’ai bien du mal si j’invente. Le croquis ci-contre en est un parfait exemple et cumule ma principale tare : je dessine la tête du personnage puis le corps sans même penser à comment il se tiendra. Il en résulte des poses ridicules et terriblement statiques.

De même, le personnage manque de vie. Sa féminité est à peine marquée. Voulant tendre vers du semi-réalisme, je dois accentuer (enfin) les courbes de mes personnages, qu’ils soient féminins ou masculins.

Autre souci : je ne dessine quasiment que des mammifères. Bien décidé à changer, je tente le coup avec une perruche (ou approchant) et une coiffure que je n’avais encore jamais faite avec une belle frange. Le résultat me plait, je valide mon test.

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Là où je suis content c’est que je trouve le personnage mignon, plus que sexy. Je n’ai pas envie de tomber dans le travers où j’essaye de rendre toutes les nanas hyper canons pour titiller le libido du lecteur (ou de la lectrice).

Sexualiser le corps, c’est pas si simple.

Je tente alors des dessins avec des poses plus naturelles, qui font ressortir les formes du personnages (poitrine, taille, hanche) sans excès (c’est-à-dire éviter de faire des très gros seins pour accentuer le fait que c’est une femme).

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Pendant ce temps, le scénario s’écrit ! 😉

0 réflexion sur « Une jolie vendeuse  »

  1. Conseil peut-être inadapté mais…
    Ca pourrait peut-être vous aider de faire des cours d’anatomie… Ou d’avoir (mais je suppose qu’en tant que graphiste vous en avez déjà) un de ces mannequins de bois. Vous jouez avec jusqu’à ce que le mannequin vous renvoi l’impression ad-hoc (ex: la colère, la joie, la course, la peur, la marche, etc.). Puis vous l’habillez de chair et de vêtements. Avec le temps votre esprit apprendra à visualiser ces poses sans mannequin.
    En fait, par cette étape, votre esprit va apprendre: “qu’est-ce qui, dans la posture d’autrui, me fait percevoir telle émotion?”. Votre cerveau fait normalement le travail automatiquement et inconsciemment (grâce aux neurones miroirs, je crois). C’est ainsi, par exemple, que même si une personne a le visage caché, vous êtes capable de déterminer ses intentions grâce à sa posture.
    En travaillant avec le mannequin, vous allez rendre le processus conscient et déterminer quelle posture correspond à quelle émotion. Vous serez ensuite capable de reproduire les postures ad-hoc à volonté.
    Peut-être est-ce votre problème justement: vous savez parfaitement créer un visage correspondant à une émotion (un état, un statut, etc.) donné, mais vous ne savez pas en faire autant pour le corps.
    Pour la féminité de la silhouette, je me souviens d’une étude où l’on montrait des silhouettes féminines avec des tours de poitrine et des tours de hanche variées. Les hommes à qui ce test était proposé devait répondre à plusieurs questions (du genre: laquelle est la plus séduisante, avec laquelle souhaiterai vous vous marier, etc.). Il y avait de net regroupement de réponses autour de certaines silhouettes pour chaque question. Cela signifie que le cerveau percevait une information (juste ou fausse, je ne porte pas de jugement) sur le taux de fécondité ou la fidélité simplement en regardant une silhouette.
    (Adaptive significance of female physical attractiveness: role of waist-to-hip ratio, Singh D., 1993)
    http://allodoxia.blog.lemonde.fr/files/2012/12/0_Slide2.jpg

    1. Mon problème lié à l’anatomie est lié à ma façon de travailler : je dessine la tête, puis le corps. Souvent je pars sans idée de ce que je vais faire comme pose. Dès que je me pose la question avant, c’est plus réussi. C’est avant tout ma façon de travailler que je dois reprendre.

      Merci pour votre réflexion et vos références.

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