Bilan 2023

Étant donné que j’ai déjà publié une forme de bilan de mes activités il y a peu, ce bilan sera plus court que les précédents. Mais il est toujours bon de faire un petit point sur l’année passée pour bien préparer la suivante et aborder les nouveaux projets avec lucidité.

Statistiques

Mon plugin de statistiques est tombé en rade, il n’y aura donc pas de statistiques sur la fréquentation du blog. Cela faisait depuis 2010 que je tenais les comptes des visites chaque jour… J’aurais dû vivre ça comme un cataclysme, cela n’a pas été le cas. La baisse continuelle du nombre de visiteurs était plus déprimante qu’autre chose depuis des années, ne pas la voir est finalement une bonne chose pour ma motivation. Au début de l’année, quand mes statistiques étaient encore en fonctionnement, la décrue continuait implacablement…

Sur les réseaux sociaux, la tendance est à la constance. Si Facebook augmente, c’est à cause de comptes bizarres qui ne me suivent pas vraiment. Là aussi, cette statistique perd de son sens. Sur Twitter, c’est stable alors que sur Instagram, la croissance est toujours aussi poussive. Bref, rien de vraiment nouveau. Malgré tout, l’année dernière je me plaignais de ne pas passer le cap des 400 followers sur Insta, c’est fait désormais.

J’ai une nouvelle fois tenté de m’inscrire sur un réseau social pour dessinateur (dont j’ai oublié le nom), mais ce n’était pas adapté pour moi en terme de production et de génération (très orienté character design et manga). Seule le site WeoneArt m’apporte un peu de visibilité et de retours, ce qui fait toujours plaisir à lire.

Créations

Les statistiques, ce ne sont pas que les lecteurs, ce sont surtout des œuvres ! Cette année 2023 a vu pas mal de petits nouveaux :

  • Publication de la BD La Prépa
  • Publication du roman Le Cimetière des Éléphants
  • Publication du recueil Les Territoires interdits
Si vous en voulez, il en reste…

S’il y a une forme de concours de circonstances pour ces publications (La Prépa a été terminée en 2021, publiée en 2022 par exemple), c’est un bel accomplissement. Tout ce travail effectué en amateur, sur le temps libre, pendant si longtemps (La Prépa, 4 ans de travail, Le Cimetière des éléphants, 2 ans de travail, Les Territoires interdits 4 ans d’atelier) est enfin récompensé !

Au niveau des ventes, ce n’est pas folichon bien évidemment. La Prépa a été vendu à ce jour à 31 exemplaires (soit 20 de moins que Jotunheimen), dont une partie a été offerte. Ça reste honorable vue la quasi absence de promotion de ma part… On ne se refait pas.

Pour Le Cimetière des éléphants, c’est bien sûr une semi-déception cette publication. En effet, le livre n’a pas trouvé preneur chez les éditeurs. Je me disais lors de son écriture qu’il me fallait aller au bout de mon premier roman, car celui-ci n’était jamais édité. C’est maintenant chose faite !

Mine de rien, ce travail d’édition et tout ce qu’il implique (jusqu’aux dessins des dédicaces et aux passages à La Poste) font partie du “temps de travail” de l’artiste qui a joué aussi sur ma création. Rien que pour les livres, il m’a fallu les relire complètement, les corriger, les faire imprimer, les relire une nouvelle fois…

À côté de ces publications, j’ai continué à peindre et dessiner cette année :

  • 18 peintures à l’aquarelle
  • 8 peintures à l’acrylique
  • 31 dessins au crayon pour l’Inktober
  • 1 strip en BD
  • 1 fusain
Croquis issu de carnet

C’est assez proche de ce que j’avais fait l’année dernière. Les 6 pages de BD se transforment en 3 peintures à l’acrylique. Sachant que j’ai travaillé davantage sur de plus grands formats, je suis content de maintenir cette production. Parfois, j’ai l’impression que je pourrais faire plus, mais cela reste satisfaisant.

Je suis resté dans la dynamique de l’année 2022. J’ai cherché à développer des séries, sans que cela soit sclérosant. Par exemple, la série Sororité présente des femmes ensemble. J’aime beaucoup ces compositions complexes. Elles me demandent du temps, mais je suis fier du rendu final. La difficulté est avant tout de trouver des modèles en photo pour les réaliser.

En parallèle, je continue mes portraits “simples” où je cherche à capturer une expression, un visage, et à travailler la ressemblance. Je fais des progrès, même s’ils sont moins flagrants que les années précédentes.

Évolution de mes portraits sur 6 ans

Une nouvelle fois, j’ai participé à l’Inktober. Cela a été une belle réussite d’aller au bout de cet exercice. On ne réalise pas toujours combien il est difficile de se tenir à un croquis réalisé par jour. Pour éviter tout blocage, je n’avais pris absolument aucun thème et je me donnais moins de 5 minutes pour choisir un sujet.

Ma production est devenu une sorte de création en parallèle. J’ai actuellement terminé une aquarelle alors qu’une autre attend d’être finalisée et qu’une acrylique traîne dans un coin, patientant qu’il y ait du soleil pour être avancée.

Croquis inédit.

À côté du bloc graphique, j’ai également fini d’écrire le premier jet de mon deuxième roman, L’Arbre foudroyé. Il est actuellement en relecture par de (gentils) bêta-lecteurs. Il tentera lui aussi le passage par l’édition classique. Deux fois plus court que Le Cimetière des éléphants, il m’a fallu deux fois moins de temps pour l’écrire !

Étant donné ma production de cette année, je pense que c’est confirmé que, pour l’instant, la BD s’est terminé pour moi.

Cette année a vu également ma production musicale s’intensifier. C’est pour moi un grand bonheur de revenir avec autant de force vers mes premiers amours créatifs. J’ai investi dans du matériel en 2023 et je devrais bientôt arriver avec des créations à vous proposer.

Projets

Mon gros projet de cette année est mon roman L’Arbre foudroyé. En bêta-lecture actuellement, il me faudra le corriger/modifier suite aux retours que j’en aurais, puis je le proposerai aux maisons d’édition (avec tout le travail que ça demande : impression des tapuscrits, rédaction des lettres d’intention, etc). Comme je l’ai déjà fait une fois, j’espère que cela sera moins douloureux !

En parallèle, je travaille sur l’écriture de mon troisième roman, sans titre valable actuellement. C’est un livre inspiré de mes années d’étudiant qui traitera notamment de la création musicale. Je le vois actuellement comme une fusion de mes deux premiers livres. J’espère profiter de l’expérience que m’ont apportés ces deux projets pour les injecter dans celui-ci.

En terme de peinture, je tiens évidemment à continuer mes productions. Pas de projet en particulier. Je ne cherche pas à vendre, à exposer, je le fais pour mon pur plaisir. Un de mes grands blocages est de trouver des photos qui m’inspirent. Quand je fais de la construction à partir de bouts d’images, c’est souvent assez raté dans la composition finale, notamment au niveau des lumières, comme pour cette peinture :

Adam & Ève : le fruit défendu

Pour cette idée de peinture, j’ai d’ailleurs une autre composition en tête, mais impossible (pour le moment ?) de trouver une photographie satisfaisant pour la peindre. Je passe parfois des heures à chercher des images, en vain. Une belle perte de temps.

Au niveau musical, j’aimerais enregistrer un mini-album (4-5 morceaux). C’était mon objectif de cet été, puis de l’année… J’ai pris un peu de retard car j’ai décidé d’enregistrer les parties à la basse alors qu’avant j’utilisais une basse programmée. Il me faut donc du temps en plus, mais le résultat final est bien meilleur.

J’ai plusieurs démos enregistrées déjà. J’ai gagné en efficacité et je devrais pouvoir enregistrer bien plus vite et souvent qu’auparavant. Pour faire simple : j’enregistre en prise directe sur l’ordinateur (et non plus avec un micro), ce qui me permet d’enregistrer des guitares le matin ou la nuit…

Voilà pour ce bilan de l’année. Un bilan reluisant au niveau des publications, beaucoup moins sur le point de la notoriété. Je continue cependant à bâtir une œuvre protéiforme, dans mon coin, où tout se rejoint et se complète. Merci à vous qui êtes là pour me soutenir, même en silence.

Ana

Ana, aquarelle & crayon, 30×24 cm

J’ai été plutôt occupé ces derniers temps, je suis heureux d’avoir enfin terminé une nouvelle peinture.

Vous pourrez remarquer que le scan sur les parties grises sont assez dégueulasses. Il faut dire que j’ai mon ancien scanner qui a claqué et j’ai dû en acheter un autre. Il est intéressant de voir qu’au même prix, un scanner est moins bon que celui qui date d’il y a 15 ans… C’est beau la technologie.

L’heure des bilans

L’année 2022-2023 est une année particulière pour moi (oui, je suis prof, je pense en années scolaires). Il a vu la publication :

  • d’une bande dessinée, La Prépa
  • d’un roman, Le Cimetière des éléphants
  • d’un recueil de textes, Les Territoires interdits

Le tout en autoédition. C’est également une année où je me suis relancé fortement dans la composition musicale et où j’ai continué la peinture. J’ai accepté depuis longtemps d’être un artiste protéiforme, mais il m’a semblé important de réfléchir à ma communication sur internet. Actuellement, j’ai trois domaines distincts :

J’ai fait le choix de réunir la communication en un point unique qui sera, sans surprise, le blog Belzaran.fr.

La fin de la bande-dessinée

Depuis des mois, l’envie de faire de la bande-dessinée m’a quitté. Les contraintes du genre ne me correspondent plus. Ainsi, je ne peux pas finaliser aussi bien les cases d’une BD comme je le fais pour mes aquarelles au risque d’y passer 20 ans. Pour ceux qui en douteraient, j’ai tenté de me remettre à de nouveaux projets, j’ai commencé la réalisation de planches, j’ai même dessiné des pages d’essai… Je ne suis pas arrivé au bout.

C’est à regret que j’arrête la bande-dessinée après tant d’année à chercher à m’améliorer. Mais sans flamme, sans envie, il m’est impossible de me forcer.

Cette décision (cet état de fait ?) m’oblige à repenser ce blog. D’abord blog d’illustration, il était vite devenu blog BD, puis un support pour webcomics. En cela, il a déjà pas mal évolué. Sans bande-dessinée, qu’y publier ? La logique est de continuer à y montrer mes productions graphiques, mais je pense que vous êtes plusieurs à suivre le blog aussi pour mes histoires.

Ma première planche publiée sur internet

Relier les projets

Ce risque de dispersion (où tout le monde ne serait pas intéressé par ce que j’y publie et déserterait), est en fait déjà en action. La fréquentation du blog est famélique depuis des années et une partie de mon audience me suit différemment, par les réseaux sociaux notamment.

Pour moi, tous mes projets sont en lien, de façon plus ou moins directe. Par exemple, je vais peindre la couverture d’un livre que j’ai écrit ou celle d’un album que j’ai composé. Dans plusieurs de mes textes déjà publiés, il y avait aussi des parties graphiques (des haïkus dans Chemins détournés, des reproductions de tableau dans Le Sauna).

Haïkus illustrés pour Chemins détournés

Ce lien entre différents arts a été particulièrement évident sur mon évolution graphique. J’ai produit de nombreuses illustrations en lien avec mes bande-dessinées (notamment les personnages féminins). Mes progrès au pinceau, à l’aquarelle, puis dans le portrait sont venus d’abord de dessins de personnages de bande-dessinée. Un exemple intéressant est cette illustration que j’avais réalisée avec l’idée de faire une Chloé “humaine”.

Une illustration charnièrequi me mènera à faire du portrait déconnecté de mes projets de BD.

Quand j’ai créé un nouvel avatar pour la littérature, Alexis Garehn, je voulais éviter de mélanger les genres, mais surtout me trouver un nouveau public. Cela a été un échec. Les personnes qui suivent mes textes suivaient aussi mes autres projets. J’ai finalement privé certains lecteurs intéressés par mes textes de ces derniers. En effet, certains ne m’ont pas suivi sur Facebook, ce que je peux comprendre. Désormais, je peux voir que c’était une erreur. Cela explique le retour de mes textes d’atelier sur ce blog depuis quelques semaines.

J’ai décidé de m’accepter comme artiste complet, dans le sens où tous mes projets, aussi divers soient-ils, portent ma marque. Certains préfèreront certaines domaines plus que d’autres, mais pour moi, tout est lié. Il n’est pas rare que j’ai eu une idée et que j’hésite sur comment la traiter : une chanson ? Un texte ? Une BD ? Une peinture ? Un bon exemple est mon projet La Chasseuse d’hommes dont j’ai travaillé la version longue à la fois comme roman et comme bande-dessinée.

Musique

J’ai pleinement conscience que la musique est le domaine qui vous intéressera le moins tant il est éloigné de la bande-dessinée. Cependant, j’y traite des mêmes thèmes dans mes paroles (mais qui écoute vraiment les paroles des chansons ?). Bref, vous aurez droit à quelques mises à jour du blog au niveau musical, mais elles seront rares : le temps de composition et d’enregistrement d’un morceau reste long.

La pochette est évidemment réalisée par mes soins

Là aussi, il m’est impossible de me créer une nouvelle communauté qui pourrait s’intéresser à ma musique d’amateur, noyée dans une masse immense. Cela fait vingt ans que j’en compose et les publications sur les différentes plateformes ont toujours été un fiasco complet. La qualité de mon chant a certainement un part non-négligeable dans cet échec…

Comme un symbole, les statistiques de mon blog ne fonctionnent plus depuis quelques mois. J’ai tenté de les réactiver sans succès. Un mal pour un bien, je n’ai plus envie de les voir, de sentir dépérir mon audience. Au bout de quinze ans de blogging, me voilà débarrassé de ces données.

Le jeu

Le Sauna #3

Aujourd’hui, je vous présente un nouveau texte d’atelier sur le thème du jeu.

J’en profite pour vous rappeler que je viens de publier deux ouvrages que vous pouvez commander auprès de moi si vous souhaitez avoir une dédicace. Afin de pouvoir en offrir certains à Noël, je vais procéder à leur commande dans les jours qui viennent, alors ne tardez pas trop !


Il m’a fallu des maux de dos récurrents et une remarque du médecin pour que je me retrouve à l salle de sport. J’ai une image négative de ces endroits saturés de bodybuilders davantage occupés à s’admirer dans le miroir ou à embrasser leurs biceps plutôt qu’à suer sur les machines. Mais dans la salle du quartier, au fon fond du dix-neuvième, je retrouve surtout des retraités ou des trentenaires venus s’occuper sur la pause du midi. Au moins, je ne me sens pas en insécurité avec mes mollets de coq et mes bras sous-développés.

Je commence ma séance sur un vélo d’appartement histoire de faire du surplace, une sensation que je connais bien. Je pédale face à une grande baie vitrées surplombant la patinoire. Là, les enfants et les adolescents s’agglutinent sur la glace, les uns s’agrippant au rebord, les autres filant à la vitesse du vent. À force de venir chaque semaine, je les reconnais. Ces après-midis passés à la patinoire sont pour eux une occasion de draguer. Si les filles cherchent les figures et les arabesques, les garçons taquinent la vitesse. Ils sprintent, puis, arrivés prêt de leur cible, freinent d’un coup et les aspergent de glace pilée. C’est un style de drague façon Cro Magnon, brut mais efficace à voir les visages ravis des jeunes filles. Je peux lire dans leurs pensées : « Il pense à moi. J’existe. » Sans doute leur enverront-elles des nudes ce soir. Cela me rappelle mes dix-sept ans quand nous nous étions rendus à la patinoire. Je n’avais pas voulu aller sur la glace ; j’ai l’équilibre précaire. Amélie m’avait tourné autour, je l’avais laissée venir à moi. Trop sans doute. C’est Olivier qui avait raflé la mise. Olivier qui l’avait cherchée sur la glace pendant que je lisais un roman sur le bord. C’était l’histoire de ma vie. L’avenir appartient aux audacieux, quel que soit leur QI.

Je me remémore tout cela en regardant les ados batifoler en bas. On dirait des pigeons qui se font la cour. Je les entends presque roucouler. Je me sens jaloux de ces petits merdeux, moi, célibataire à trente ans, le désespoir de Maman. Mais où trouver l’âme sœur dans ce Paris rempli de millions d’âmes anonymes ?

Soudain, une femme entre dans la salle. Une femme… Nous n’en avons pas vue depuis des semaines. J’observe son reflet dans la vitre, une belle blonde élancée qui semble aussi perdue qu’un nouveau-né. Elle disparaît au vestiaire. Malgré moi, je me retourne pour jauger mes adversaires. Ils sont trois, dont un grabataire. Je suis le plus jeune, de loin, mais je connais le goût des femmes pour les hommes mûrs. Le quadra au fond de la salle, qui regardait son téléphone depuis un quart d’heure, se remet subitement à pousser de la fonte.

Quand la jeune femme revient, nous sommes tous attelés à suer. Inconsciemment, je me suis mis à pédaler plus vite. J’atteins les cent-soixante-dix pulsations par minutes ; il y en a bien dix pour elle.

Elle empoigne un vélo à côté de moi, le regarde circonspecte, puis se tourne vers moi et me demande comme il fonctionne. Elle a un adorable accent étranger. Lequel ? Je ne saurais le dire. De toute façon, qu’il soit russe, tchèque, espagnol ou anglais, je le trouverais sexy. Même norvégien s’il le fallait.

— Il faut juste que vous pédaliez. Ça va se lancer.

Elle me remercie pendant que je me maudis. J’aurais dû descendre du vélo, lui montrer les programmes. Balancer le « c’est la première fois que tu viens ici ? », le brise-glace lanceur de conversation ultime. Mais non. Quel con ! Pour m’autoflageller, je monte d’un cran la difficulté du dérailleur. Mes cuisses protestent. J’espère que ma voisine de vélo me parle, mais j’oublie que j’ai sur les oreilles un casque débitant un podcast. Je n’ai rien écouté, rien retenu. France Culture battu en brèche par la belle culturiste. Alors je continue à pédaler, mais surtout dans la semoule.

Une fois épuisé, je descends de vélo pour aller travailler les muscles du dos. Comme toujours, je dois descendre le poids des machines. Les autres poussent quarante kilos, moi dix. Pendant que la fonte fait crier mes muscles, j’observe ceux de la belle bouger en rythme. Elle a mis ses écouteurs, se protégeant des inopportuns. Je n’ai pas l’intention de la gêner. J’ai lu Simone de Beauvoir, moi. Je suis aussi déconstruit que célibataire.

Épuisé par tous ces efforts vains, j’abandonne cette partie que je suis seul à jouer. Je descends au vestiaire. À quel moment ai-je pu espérer lui plaire ? Séduire une femme avec mon physique ? Il y en a bien qui aiment les crevettes, mais dans une salle de fitness, elles préfèrent l’étalon, la viande rouge premier choix. Je me change pour me rendre au sauna. Après avoir tant trimé, je l’ai bien mérité. Dans le couloir, je la croise. Je suis en slip de bain. Immédiatement, je rentre le ventre.

— Il y a un sauna ici ? demande-t-elle.

Les efforts lui ont donné des couleurs. Elle me paraît plus charmante encore.

— Heu, oui… Mais il est mixte, réponds-je.

Le meilleur moyen pour l’éloigner. Elle me regarde de haut en bas, puis ajoute :

— Il faut être en maillot de bain ?

— Heu… Oui…

Elle paraît déçue, voire dépitée. Peut-être est-elle vraiment norvégienne.

Je ne retrouve ainsi dans le sauna, rongé par l’attente. Elle se présente quelques minutes plus tard en maillot de bain deux pièces. Elle s’installe dans un coin, ferme les yeux, s’abandonnant à la chaleur. Je me redresse, tente de rentrer le ventre mais manque de m’étouffer à ne plus respirer. Je n’ose pas la regarder. Non pas que j’ai l’érection facile, mais parce que je ne veux pas la mettre mal à l’aise. J’ai lu trop de trucs féministes. À force, je n’ose plus parler, ni regarder les femmes. Je veux être un mec bien, mais les femmes veulent des bad boys. Comme le connard avec ses patins à glace de tout à l’heure. Il emmerde les filles, le chahute, les bouscule, les insulte… Ça l’amuse et ça les amuse. C’est le jeu de l’amour, il a ses règles tacites, ses vainqueurs, ses losers. J’ai toujours été le mec gentil qui se retrouve dans la friend zone dans passer par la case départ. Moi aussi je veux empocher la mise. Mais comment engager la conversation sans passer pour un gros lourd ? Comment lancer innocemment une discussion. Je me tourne vers elle, elle me regarde, ses yeux brillants au milieu de la peau écarlate. J’ai trop chaud. Je brûle. Il faut que je sorte. Je titube jusqu’à la douche et m’asperge d’eau glacée. Je gémis, tant du corps que de l’esprit. Soudain, une voix me demande :

— Tout va bien ?

Elle est derrière moi, l’air soucieux. Je ne sais que lui dire, alors je m’invente une excuse :

— J’ai eu une dure journée…

Elle fronce les sourcils et ajoute :

— Vous voulez qu’on en parle autour d’un café ?

Je n’aurais pas sué pour rien. J’ai obtenu un rencard en slip de bain.

Le Cimetière des Éléphants (publication)

J’ai le plaisir de vous annoncer la publication en autoédition du Cimetière des Éléphants. Bon, c’est une demie bonne nouvelle puisque ça veut dire que le roman n’a pas trouvé d’éditeur… J’espère que ça ne vous refroidira pas.

Les caractéristiques du livre sont les suivantes :

  • Format : 18×12 cm
  • 365 pages
  • 10€ sur le site TheBookEdition (hors frais de port)
  • 10€ en commande directe avec moi (+5€ de frais de port), le bon moyen d’avoir un exemplaire dédicacé

Et le résumé :

Suite à son divorce et à des confinements qui l’ont ébranlé, Michel prend une année sabbatique pour écrire son premier roman. Il espère ainsi pouvoir quitter l’Éducation Nationale et devenir écrivain. Invité par son ancien collègue Serge à Pattaya, en Thaïlande, il découvre la prostitution de masse. Il doit alors cohabiter avec son ami qui, lui, profite à plein de ce que la ville lui propose.

Le livre en vrai !

Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, je publie également Les Territoires interdits, recueil des nouvelles écrites pour des concours littéraires et de textes réalisés lors de mon atelier d’écriture.

  • Format : 18×12 cm
  • 146 pages
  • 7€ sur le site TheBookEdition (hors frais de port)
  • 7€ en commande directe avec moi (+5€ de frais de port), le bon moyen d’avoir un exemplaire dédicacé

Je propose forcément également un pack pour les deux :

  • 17€ en commande directe avec moi (+5€ de frais de port)

Si certains souhaitent rattraper leur retard sur mes anciens bouquins, il me reste de tout :

Si ça vous intéresse d’ajouter ces ouvrages, contactez moi directement pour que je vous fasse un devis.

Au Zénith

Mon Essentielle : Le concert

Texte d’atelier consacré à l’apparition d’un personnage.

La tension s’installe au Zénith. On s’impatiente. Je sautille sur place, scande des « who oh oh ! » avec la foule, tape des pieds et des mains. Je m’égosille comme si ça allait change quelque chose. Qu’est-ce qu’ils foutent, bordel ? Les roadies ont quitté la scène. J’imagine le groupe en train de nous observer. Ils attendent ; ça les amuse. Ils soignent leur apparition. Ils veulent de l’impact. Pas une excitation, un orgasme direct dans nos faces.

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Et si…

Nouveau texte d’atelier. Le thème ? Et si les lois de la physique était différentes ?

Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme, mais je t’ai perdue toi. C’est toute ma vie qui en a été transformée. Depuis, je vis dans un trou noir, un endroit où tout s’effondre, d’où rien ne sort. Pas même la lumière, pas un photon ne s’en extirpe. Il n’y a que cette masse de souffrance, incommensurable. Ils disent que rien n’est infini, mais ma douleur n’a pas de limite, elle repousse les frontières, dépasse les confins. Elle explose en une supernova. Tu étais ma comète, tu as traversé mon espace avant de repartir vers le néant. Tu croyais que tu étais mon satellite, mais tu étais mon étoile autour de laquelle je tournais en orbite. Sans toi, je dévie, je m’égare sur une trajectoire rectiligne uniforme. Vitesse constante. Accélération nulle. De notre attraction universelle, il ne reste plus que ma gravité. Et ce vide, immense. L’absence. De toute. De matière. De chaleur. Le zéro absolu. Je perfore les limites théoriques, brises les asymptotes. Je deviens matière noire, intangible mais pourtant là, tout en pesanteur.

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Sandra #5

Sandra, aquarelle & crayon, 24×30 cm

J’ai tenté un truc avec le fond de cette aquarelle. Je n’en suis pas satisfait, mais il ne faut pas désespérer… Je trouve aussi le visage peu ressemblant au modèle. En revanche, j’aime beaucoup les couleurs et cette atmosphère lumineuse qui en ressort.

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Brocante intime

Confinée #10 : La guitare

J’ai toujours eu des tonnes de médiators. Et comme tous les autres guitaristes, je les perds, je les sème partout dans l’appart. J’en ai même retrouvé sous mon lit ou dans la salle de bain… Je ne compte plus ceux que j’ai dû jeter tellement je les avais mordillés.  Il paraît que le nom correct, celui certifié « Académie française », c’est « plectre ». Cinq consonnes et deux voyelles, un vrai mot de merde. Un mot de droite. On dirait une divinité grecque.

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