Un bilan, c’est se projeter vers l’avenir. Ayant terminé un roman et une bande-dessinée en 2022, je me dois de rebondir, de relancer la machine sur de nouvelles idées suffisamment excitantes pour avoir envie d’y passer… des années !
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Projets littéraires
Alors que le confinement a été un frein quasi-complet à mes écrits, mes vacances en randonnée m’ont permis une nouvelle fois de stimuler ma créativité et d’écrire en 2 semaines plus qu’en 4 mois…
J’en ai déjà parlé : j’écris surtout en déplacement : à pied, en métro, dans le train… Ces moments où le cerveau est libéré me stimulent. Ainsi, la randonnée avec ses heures à marcher est un puissant catalyseur. Sans compter qu’en vacances, sans ordinateur ni télévision, j’ai du temps pour écrire.
Petite revue de ce que j’ai bossé pendant ces 15 jours à la montagne, avec des extraits de texte compris.
Continuer la lecture de « Projets littéraires »La Peur du Tome 2
Hier, j’ai fait du tri dans mes affaires. Pochettes, carnets, cahiers… J’ai fouillé et reclassé tout ça. C’était comme creuser dans mes anciens projets. Il m’est apparu que de nombreux projets de tome 2 de mes histoires avaient poussé sans que jamais je ne passe le cap. Pourquoi ? C’est l’occasion ou jamais de vous présenter mes archives. Outre le fait que je suis un grand amateur de one-shot aujourd’hui, chaque projet de suite avorté à ses propres raisons. Je vous les détaille ici.
Pour bien comprendre tout ce que je raconte ici, je conseille aux nouveaux venus un petit passage par la case Projets !
Continuer la lecture de « La Peur du Tome 2 »La Prépa, un an après
Il y a 1 an, je publiais la première planche de ma nouvelle bande-dessinée, La Prépa. C’est l’occasion de faire un premier bilan de ce projet où j’ai expérimenté une nouvelle façon de travailler.
Bilan en chiffres
On commencera par un bilan comptable. En effet, ces projets sont, pour un amateur comme moi, très longs à mettre en place. Ainsi, après un an de travail, 19 planches sont terminées sur 64. Si on se projette, cela fera au final entre 3 à 4 ans de réalisation (sans compter l’écriture du scénario). Cela correspond à mes prévisions. Cependant, j’espérais arriver à réaliser 2 planches par mois, mais les aléas de la vie font que c’est compliqué. Entre les weekends chargés, les départs en vacances ou ma participation à l’Inktober, le rythme est difficile à tenir. Car si je dessine ce projet, j’ai aussi besoin de m’aérer et de dessiner parfois uniquement des illustrations. Pour le plaisir du dessin pur, mais aussi pour progresser !
Continuer la lecture de « La Prépa, un an après »Travailler en parallèle
Depuis la fin de Jotunheimen, je m’efforce d’améliorer mon efficacité au dessin. La bande-dessinée est un art long et exigeant et il faut savoir mener son projet sur de longs mois (ou années). Ainsi, je travaille en parallèle pour avancer plus vite.
La réalisation d’une bande-dessinée comporte les étapes suivantes :
- Écrire le scénario
- Faire les études de personnages
- Réaliser le storyboard
- Réaliser le crayonné des pages
- Encrer les pages
- Coloriser les pages
Bilan 2017
C’est un incontournable fin décembre : je vous présente le bilan de l’année écoulée. Prendre le temps de regarder dans la rétroviseur et jeter un œil sur le travail accompli, avant de se projeter vers ce qui m’attend dans les prochains mois ! Et contrairement aux années précédentes, il y a des projets qui ont pris fin ! Ouf !
2017 aura été avant tout l’année où j’ai terminé Jotunheimen. Même si, techniquement, le livre n’est pas réellement fini et publié, les planches et l’histoire sont bouclées. Je vous invite à lire les post-mortem pour en savoir plus ici et ici. Continuer la lecture de « Bilan 2017 »
Un jardin divin – Présentation
En 2012, le festival Quai des Bulles propose pour son concours Jeunes Talents le thème suivant : « Un jardin un peu spécial. » À l’époque, j’ai alors une idée d’une histoire en deux pages que je commence à réaliser. Je n’aurais hélas pas le temps d’aller au bout et ne participerais pas au concours. Aujourd’hui, j’ai envie de réaliser ces deux planches. Mais pourquoi ? Continuer la lecture de « Un jardin divin – Présentation »
Projets 2016
Jotunheimen
L’année 2016 sera l’année de la continuité. Après avoir réalisé 28 pages en 2015, je compte en faire à peu près le même nombre cette année. Cela ferait 56 pages, donc pas de quoi terminer l’histoire qui en comptera 80…
En parallèle des planches, je continue à travailler le storyboard. Quant à la toute fin de la bande-dessinée, j’ai du mal à me faire une idée sur mon choix initial. En même temps, j’espère pouvoir continuer à coacher Nicolas Archimède pour proposer à terme une version en couleur.
Vous l’aurez compris, pas de projet auto-édité cette année a priori… À moins que…
Les 23 heures de la BD
Je devrais participer cette année encore aux 23 heures de la BD. J’ai déjà auto-édité certaines histoires, à titre personnel (des tirages à 10 exemplaires pour la famille et les copains). Je me pose de plus en plus la question de faire une intégrale en reconstituant les planches (pour rappel, les 23 heures de la BD exigent un format paysage). Cela ferait 12 pages par année. Honnêtement, ça vous intéresserait ?
Autres bande-dessinées
Au-delà de « Jotunheimen », il va me falloir commencer (doucement) à travailler l’après. Techniquement, je retouche de temps en temps l’univers de « La chasseuse d’hommes ». C’est léger, mais l’histoire gagne en cohérence, en intérêt et en profondeur. Je laisse mûrir le tout, sans savoir pour autant si ce sera mon projet suivant.
Dans la même veine, « Le huitième péché capital » reste un projet auquel je tiens. Avec mes projets architecturaux réalisés en 2015, je commence à espérer un retour en grâce de ce projet. Pour 2017 ou 2018 peut-être… Mais le scénario demande à être plus abouti, car il ressemble plus à une pièce de théâtre qu’à une bande-dessinée à ce jour. Il faut plus d’actions et plus de lieux à visiter.
Littérature
J’en parle parfois sur ce blog, mais je mène en parallèle quelques travaux d’écriture. En ce moment, je travaille sur des nouvelles afin d’améliorer mon style et de tester des effets, des ambiances… J’espère écrire suffisamment pour publier un recueil de nouvelles auto-édités un de ces jours. 2016 semble un délai un peu court pour le coup…
En parallèle, je travaille à un projet de roman. Après avoir écrit une centaine de pages, j’ai fait table rase et suit reparti sur autre chose, tout en traitant globalement le même thème. J’espère un jour pouvoir voir ce projet aboutir également.
Bien sûr, d’autres projets viendront certainement se greffer autour de l’ensemble : Quai des bulles, Culture Zine, We Do BD ? Qui peut le dire aujourd’hui ? J’espère également que, comme depuis des années, je continuerai à trouver de l’inspiration pour mener des projets et ne jamais me retrouver face à une page blanche, ne sachant pas qu’y dessiner…
Bilan 2015
J’ai réalisé peu de choses en 2015, contrairement aux années précédentes. Le bilan général est le suivant :
- Aucun livre nouveau publié
- Participation à un fanzine, le CultureZine
- Participation à deux festivals (Gretz-Armainvilliers et We Do BD)
- Participation aux 23 heures de la BD
On est loin des trois livres publiés en 2014 (dont un de nouvelles), mais dont les créations originelles étaient plus anciennes (pour « Salle des Prof » et « J’aurais voulu être quelqu’un d’autre »). Pour le reste, c’est équivalent. Le gros changement pour moi cette année est donc l’absence de publication d’un livre (on parle d’auto-édition bien évidemment). « Jotunheimen » est un projet tellement long, qu’il ne devrait même pas être terminé en 2016…
Les statistiques
Mon côté scientifique ne peut s’empêcher de vous transmettre quelques statistiques sur le blog (au jour du 29 décembre bien entendu) :
- 50 visiteurs uniques par jour de moyenne pour Belzaran.fr (une centaine de visiteurs les jours de publications)
- 11 visiteurs uniques par jour de moyenne pour Blogbrother.fr
Les évolutions depuis 2010 suivent visiblement l’évolution des fréquentations des blogs BD en général. Comme je l’avais déjà indiqué, le nombre de visiteurs sur le blog n’est qu’une partie des lecteurs, étant donné que je publie mes planches sur d’autres plateformes. Globalement, cela baisse mais on est plus proche du tassement.
Les projets
J’ai relu récemment mes anciens ouvrages. Avec l’arrivée de « Jotuheimen », j’aborde un virage plus proche du franco-belge classique et de plus en plus éloigné du blog BD. J’ai ressenti l’envie (et le besoin peut-être) d’exploiter la diversité de mise en page que permettait une publication classique. Encore une fois, je me cherche un style. Chaque projet, les uns après les autres, m’a fait tenter quelque chose. Même si tout reste dans le domaine de l’autobiographie et de l’auto-fiction, les choix de colorisation, d’encrage, de format changent au grès des projets. Cela vient d’une envie de progresser et d’apprendre. En tant qu’amateur, j’ai tout mon temps pour faire des projets.
De même, l’humour potache et trash des débuts semblent bien loin ! Le récit introspectif et contemplatif de « Jotunheimen » n’a plus rien à voir avec les BDs toutes en dialogue de mes premiers pas de blogueur…
« Jotunheimen » est un projet au long cours qui me permet de dessiner de façon plus réaliste. C’est très difficile et j’apprends de nouvelles choses. Et déjà, je commence à trouver le tout rigide et voudrait trouver, pour mon prochain projet, un style de dessin plus relâché… Mais tout dépendra du projet !
Malgré tout, au niveau du dessin pur, je continue à progresser, ayant ajouté de nouvelles cordes à mon arc :
- une meilleure compréhension de la perspective
- un encrage plus dense par l’utilisation de différentes tailles de plumes
- la capacité de dessiner des décors naturels
Quelques nouveautés seront encore à apprendre hélas… En premier lieu : dessiner une scène de pluie… J’ai écrit le scénario de « Jotunheimen » sans prendre en compte les contraintes liées au dessin. De même, j’essaie de faire des storyboards qui se moquent des problèmes techniques engendrés. Mais après, il faut essayer de suivre au mieux !
La nouveauté
Cette année aura été surtout l’année où j’aurais engagé une collaboration avec un coloriste ! Après avoir râlé pendant des mois sur mon incapacité à réaliser les couleurs de ma BD, Nicolas Archimède s’est proposé et les essais ont été concluants. Ayant l’habitude de travailler seul, j’apprends à collaborer (à distance qui plus est !) sur un projet personnel. C’est très enrichissant et la BD n’en sera que meilleure !
Malgré certaines apparences, 2015 a été une année riche d’apprentissage et d’étapes franchies. Me dispersant peu, j’essaie au mieux de me concentrer sur un projet unique et d’atteindre mon but. Ce sera certainement la même chose en 2016 !
Un jeu d’enfants
Chaque année depuis 2011 je participe aux 23 heures de la bande-dessinée. L’occasion de repousser les limites de la bande-dessinée et d’explorer un peu des contrées inconnues. Les conditions des l’édition 2015 étaient les suivantes :
- le thème : Les Naufragés
- la contrainte était de faire apparaître David Hasselhof avec un T-shirt “I love Piak”.
Si le thème était dans la tradition des 23hBD (c’est-à-dire suffisamment large pour permettre aux dessinateurs de se l’approprier), la contrainte était une private joke de mauvais goût. Je l’ai pour ma part expédiée avec un poster dans la chambre de l’enfant.
Trouver une histoire exploitable rapidement.
Lors de la première heure, j’ai donc cherché une histoire. Ce que je ne voulais pas (et que j’ai vu dans beaucoup d’histoires), c’est un mec sur une île qui ne se rappelle plus pourquoi il est là. Typiquement le genre de scénario où on commence à dessiner sans trop savoir où l’on va. Voilà les idées qui me sont venues :
- un jeune prof naufragé en collège ZEP (mais ça me paraissait un peu tiré par les cheveux)
- des provinciaux naufragés à Paris (mais il fallait dessiner Paris et pour les 23h c’était trop galère)
- des Parisiens naufragés dans la Creuse ou la Picardie (mais tenir une BD entière dessus ça paraissait compliqué)
- des touristes naufragés chez les naturistes en Ardèche (mais là aussi, quel intérêt ?)
La première page de recherche.
Ressortir les projets du carton, une nouvelle tradition ?
Je me suis alors rappelé d’un vieux projet de BD jeunesse, Jeux d’enfants. Lors du festival de Puteaux d’il y a trois ans, je développe l’idée d’un petit garçon qui s’imagine une histoire. Celle-ci est toujours perturbée par sa sœur. J’avais écrit la première séquence, sur le monde des cowboys. L’idée était de décliner sur tous les univers classiques de jeu (conquête spatiale, pirates, guerre, etc.). J’avais en tête un diptyque : premier tome pour les jeux de garçons, deuxième tome pour les jeux de fille. Le tout était prévu un numérique (c’était l’époque où on croyait que le numérique permettrait de faire des choses incroyable en BD…) avec des fondus de cases lorsqu’on passait de l’univers fantasmé à l’univers réel.
Bref, les 23h me donnaient l’occasion de tester le concept en l’adaptant aux pirates.
Afin de bien construire l’ensemble, j’écris quelques premières idées, puis me lance dans le scénario de façon plus construite. J’écris l’histoire du pirate, puis intercale les scènes annexes. Ainsi, le kraken était à l’origine la sœur et non la mère !
Maintenir une qualité graphique sur les 23 heures.
Niveau dessin, j’ai relu ma participation de l’année dernière, Un Cas d’Espèce et j’ai été très déçu du résultat. Trop ambitieux graphiquement, le dessin est inégal et parfois franchement moche. J’ai gardé ça en tête et ai évité de bâcler des cases, même si rien n’est parfait bien évidemment.
Je suis parti sur un papier de bonne qualité : 250 g/m². Cela me donnait un vrai confort. Ce sont de grandes pages en A3 où j’ai dessiné deux pages (en A4 paysage) dessus. Cela m’a aussi permis de dessiner les encadrements de façon plus efficace.
J’ai encré le tout à la plume. C’est très galère, surtout que cela donne inévitablement des bavures quand la fatigue se fait sentir. Mais je suis très à l’aise avec et le feutre donne un résultat sans délié qui me gêne. J’ai utilisé deux plumes de tailles différentes pour faire des avants-plans qui ressortent plus. Les aplats sont faits au feutre pinceau.
Un exemple de l’utilisation pertinente de la grosse plume : les déliés sont imposants et donnent du volume au Kraken.
Au niveau des références, on notera Calvin & Hobbes de Bill Watterson, notamment dans son utilisation de Spiff le spationaute. Du coup, mon projet m’est apparu pas si original que ça. De quoi le replonger dans mes tiroirs ? Certainement !
Pour dessiner les pirates et tout ce qui y a trait, je me suis basé sur le dessin de Masbou dans De Cape et de Crocs. Cela m’a servi de référence pour dessiner le bateau de pirate, l’hippopotame pirate, le chapeau du garçon, le kraken, etc. Le temps étant limité, difficile de passer du temps à faire des recherches complexes…
Masquer les limites graphiques.
Afin d’éviter d’avoir une bande-dessinée moche, il faut savoir frapper “fort” graphiquement régulièrement dans l’histoire, avec des grandes cases notamment, et éviter l’effet “plus le temps passe, moins je dessine bien”. Beaucoup utilisent des formats proches du strip pour garder un dessin constant (et peu fatigant). C’est un bon moyen de produire une bande-dessinée de qualité. Comme je ne suis pas doué pour le strip, j’essaie à l’inverse d’innover avec des mises en pages travaillées.
Au niveau du rythme, après avoir atteint le rythme d’une page par heure au tiers de l’épreuve, j’ai accéléré pour atteindre près de deux pages par heure. On va alors plus à l’essentiel.
Une planche typique de fin d’épreuve : les personnages sont vus de loin et dessinés en raccourcis ! On remarque que je n’ai pas fait l’effort d’y dessiner les filles (en sirènes) afin de gagner du temps.
Au final, je suis assez content du résultat. Vu l’épreuve, il y a évidemment plein de détails qui me gênent dans le dessin ou le scénario, mais j’ai pris beaucoup de plaisir à dessiner cette histoire. J’espère que vous en aurez eu autant à la lire !
Bilan 2014 – Les projets
Depuis quelques années, je mène chaque année un projet. D’abord les notes bloguesques de Tout à l’Ego, puis Le Modèle Vivant et Salle des Profs. Cette année, c’est L’Éveil des Sens qui m’a occupé pendant neuf mois. L’occasion de remettre une nouvelle fois beaucoup de choses en question !
En décembre 2013, à la fin de Salle des Profs, j’avais demandé à mes lecteurs quel projet ils attendaient. Bien que je savais que je ne tiendrais pas compte de ces résultats, il est toujours intéressant de voir ce qu’espéraient mes lecteurs alors. Sans surprise, c’est Salle des Profs qui tient le haut du pavé. Il est assez logique que les lecteurs souhaitent lire la suite du projet qu’ils venaient lire depuis plusieurs mois…
L’Éveil des Sens n’est alors pas du tout en tête… Logique, il n’a eu droit qu’à de vieilles versions (pas toujours connues des lecteurs) et une planche de démarrage avorté… Cela ne m’empêchera pas, trois mois plus tard, de me lancer à corps perdu dans ce projet.
L’Éveil des Sens est d’abord ma première tentative de me faire publier dans l’édition. Je souhaitais intégrer la collection BN² de Jarjille. Ces derniers proposent des livres d’une douzaine de page, en format carré noir et blanc, sur le thème de l’enfance. Une fois le premier chapitre redécoupé et dessiné, je l’envoie alors à Jarjille. Mon courrier restera hélas sans réponse. Mais parfaitement à l’aise dans ce format carré, ayant pris mes marques, je décide de terminer cette bande-dessinée, un projet vieux de trois ans déjà !
Choisir selon l’envie et les capacités du moment.
Il est toujours difficile de choisir quel projet l’on va mener. Ayant énormément d’idées de scénarii, je me dois de sélectionner à chaque fois celui qui va me motiver le plus et qui correspond à mes capacités du moment. Parfois j’aime faire rire, parfois je veux faire une histoire longue… J’ai même pris l’habitude d’alterner systématiquement la couleur et le noir et blanc ! Ainsi, après avoir souffert sur les mises en couleur à l’aquarelle de Salle des Profs (pour un rendu qui ne me convient pas), L’Éveil des Sens fut une bénédiction. Non seulement cela m’a permis d’aller plus vite, mais j’ai pu densifier mon encrage et, surtout, passer moins de tenter à traiter les pages. Ainsi, entre la fin de la dernière planche et la publication effective en format papier, il n’y eut qu’un mois… Un record !
L’Éveil des Sens est symptomatique d’une façon de travailler que j’essaie de développer : attendre le bon moment et laisser mûrir. J’ai toujours cru au potentiel de ce projet, mais j’ai aussi senti que je n’étais pas prêt. Après divers changements graphiques et de reprise du scénario (trois fois réécrit et redécoupé), je pense avoir trouvé le trait et le ton qui convenait à cette autobiographie.
Se professionnaliser dans son approche du projet
Avec L’Éveil des Sens, j’ai essayé d’améliorer ma qualité de dessin. Si ce dernier reste simple, voire enfantin, j’ai soigné l’aspect général pour éviter les écueils de planches où les erreurs gênent la lecture et frappent le lecteur.
Ainsi, j’ai travaillé en atelier la perspective et j’ai arrêté de tenter de la tracer “au feeling”. Je me suis retrouvé avec plein de lignes sur mes planches. Et si rares sont les planches qui mettent vraiment en lumière ces efforts, c’est l’absence (tout du moins, la baisse) de cases bancales qui permet au dessin de monter d’un cran. Les planches de ce projet sont sans conteste les plus belles que j’ai pu réaliser, malgré leur simplicité. J’ai aussi appris à les refaire quand ça n’allait pas.
Pour les amoureux de L’Éveil des Sens, sachez que le tome 2 consacré au collège/lycée est envisagé, mais pas pour tout de suite. Il faudra être (très) patient !
Aller plus loin, mais différemment.
Ces progrès me donnent envie de me lancer dans un projet plus difficile encore où les décors sont prépondérants et où les personnages seraient dans un style semi-réaliste, avec des poses plus travaillées et plus de dynamisme en général. Avant de me lancer, j’ai tenu à faire des essais afin de voir si j’avais les épaules assez larges pour le projet. Ces derniers m’ont rassuré même si certains passages à dessiner me donnent d’avance des sueurs froides…
J’avais très envie de revenir à la fiction également, avec une histoire plus longue. Jouer avec la narration et la mise en page me manquait. Alors que l’idée de Jotunheimen me vint en août 2014, 50 pages sont d’ors et déjà découpées (pour un total estimé à 80 pages). Mon classeur pour ce projet devient chaque jour plus épais ! Mais au moins, j’arrête un temps les scénarii sous forme de chapitres autobiographiques (soit mes deux derniers projets !).
2014 fut une très belle année. En publiant L’Éveil des Sens, je continue à mûrir petit à petit ma production comme bon me semble. Et je démarre 2015 surexcité à l’idée de dessiner Jotunheimen, un projet ambitieux, à la fois graphiquement que dans le propos, le fiction ne permettant pas de se cacher derrière l’argument du réel. J’ai hâte de me lancer dans cette nouvelle aventure, en espérant qu’elle vous plaira autant que j’ai pris de plaisir à l’écrire !
Jotunheimen
Après avoir publié plusieurs teasers sous forme d’illustrations depuis un mois, il était temps que je vous présente Jotunheimen, mon dernier projet en date. S’inscrivant dans la lignée de mes autres bande-dessinées, il s’attaque une nouvelle fois à mon sujet de prédilection : qu’est-ce qu’être un homme ?
Depuis Le Modèle Vivant, je ne me suis pas attelé à la fiction. Avec Salle des Profs et L’Éveil des Sens, j’ai développé deux autobiographies – très différentes – qui m’ont permis de progresser sur de nombreux points et d’éviter la mise en place lourde d’un univers et de la création de personnages originaux. J’ai pu ainsi me concentrer à 100% sur la narration et le découpage, avec des graphismes relativement simples.
Cette envie de fiction revenait donc régulièrement, notamment avec mes “vieux” projets comme le Huitième Péché Capital ou La Chasseuse d’Hommes. Mais j’ai forcément beaucoup de mal avec ces fictions assez éloignées de ce qui fait avant tout mon univers : le quotidien. Et plus que ça, le quotidien personnel.
Le pitch de ce futur one-shot de 60 pages est le suivant :
Alexis, 30 ans, vient de se faire larguer. Par dépit, il décide de se lancer seul dans une randonnée au Jotunheimen, un massif de montagne norvégien. Mais que cherche-t-il là-bas ? Et qu’y trouvera-t-il ?
Je sais d’ors et déjà que de nombreux lecteurs seront obsédés par la distinction entre auto-fiction et fiction. J’avoue ne même pas avoir la réponse à cette question. Si je construis des histoires d’après ma propre expérience (et celles de mes connaissances), la part de réalité n’a pas d’importance. Ainsi, si le personnage ne s’appelle pas Boris cette foi, ce sera quand même un lapin… Brouiller les pistes a toujours été un plaisir pour moi !
Beaucoup de doutes m’assaillent dans l’écriture du scénario. Ainsi, le récit est avant tout introspectif, avec une forte part de narration et j’ai peur que les enjeux soient quelques peu… Légers ! Malgré tout, j’y instille mon style, une part d’humour et, j’espère, un peu d’émotion. Même si je passe une bonne partie du temps dans mes BDs à essayer de faire rire, je commence à avoir un peu d’expérience dans le domaine de l’émotion avec Le Modèle Vivant et L’Éveil des Sens, plus touchants que drôles à mon avis. Mais j’ai encore du mal à assumer la possibilité que je puisse faire une bande-dessinée pour toucher en premier lieu.
Jotunheimen s’inscrit pleinement dans la lignée du Modèle Vivant. Mais là où le Modèle Vivant multipliait les niveaux de lectures et les thèmes, Jotunheimen sera vraiment centré sur son histoire. J’ai cherché dans ma bibliothèque des bande-dessinées du même genre et je n’en ai pas trouvées. Cela ne veut pas dire que ça n’existe pas, mais je n’en ai pas chez moi. Ce qui s’en rapproche le plus est la série Lapinot (par Lewis Trondheim) ou de Monsieur Jean (par Dupuy & Berberian), mais ces ouvrages ne possèdent pas de narration, seulement du dialogue. Mais dans l’esprit, je pense que c’est assez proche.
Un défi graphique à surmonter.
Graphiquement, c’est un véritable défi qui m’attend. Depuis Le Modèle Vivant, je me suis efforcé seulement d’améliorer la propreté de mon dessin. J’ai envie de refaire des plongées, de contre-plongées, de grands décors… Cela va être dur, mais c’est très excitant. Les personnages seront plus actifs également (on est en randonnée !), il y aura des cases muettes… Bref, je vais pouvoir m’amuser un peu plus sur le découpage. L’Éveil des Sens est très cloisonné avec son format carré (même si c’est très adapté au sujet) et j’ai envie de plus de liberté. Je devrai me rapprocher d’un style plus classique dans la composition.
Au niveau des personnages, comme les recherches l’indiquent, je reste sur de l’anthropomorphisme. Ce n’est pas par paresse, c’est ce que je préfère et de loin. J’aimerais me rapprocher d’un dessin un peu plus réaliste, avec des animaux plus typés, de vrais yeux, des variations dans les vêtements et… des chaussures ! De même, j’aimerais un encrage plus soutenu, plus dense, plus en volume. Je sais d’avance que ce ne sera pas au niveau que j’espère, mais au bout de plusieurs dizaines de pages, je sais aussi que j’aurais progressé. Comme d’habitude, chacun de mes projets présentent des particularités qui m’obligent à changer et donc à progresser.
Il vous faudra du temps pour voir le début de Jotunheimen. Cependant, la fin de L’Éveil des Sens est prévue début 2015 et j’aimerais pouvoir, pour une fois, enchaîner directement sur autre chose. C’est pourquoi j’en écris patiemment le scénario et que je développe des recherches de personnages petit à petit. Si je prends en main ce projet réellement à la suite du précédent, il devrait être terminé en… 2016 !
Le point sur les projets
Le Modèle Vivant (autofiction) – terminé, pas de suite directe prévue. Jotunheimen est plus un cousin qu’un descendant direct.
Salle des profs (autobiographie) – terminé, une suite prévue un jour
L’Éveil des Sens (autobiographie) – en cours, une suite prévue un jour mais c’est plus dur d’assumer son adolescence que son enfance !
La Chasseuse d’Hommes (fiction) – abandonnée, trop difficile à dessiner. Peut-être une version en roman si j’arrive à développer un style pour ce projet.
Le Huitième Péché Capital (fiction) – une scène sera travaillée en atelier BD cette année. Le style graphique sera proche de Jotunheimen et me permettra de travailler les deux projets en même temps.
Jotunheimen (fiction) – prévue pour 2015
Eveil des Sens – Présentation
Les lecteurs de la newsletter et les plus anciens adeptes de ce blog connaissent bien L’Éveil des Sens. Démarré en mars 2011, il connu 18 pages réalisées en un peu moins de six mois. Persuadé de tenir un projet qui tient la route, je me mets alors à rédiger un dossier pour les éditeurs. Lors de cette réalisation, je m’aperçois alors que mon niveau graphique est insuffisant et que cette bande-dessinée mérite d’être mûrie.
Au printemps 2012, je réalise des planches pour le fanzine P.A.M.P., modifiant le style des personnages en passant en animalier. L’été venu, je retravaille mon scénario et accouche d’une bonne quarantaine de pages, plus riches et fluides. Je veux alors écrire de nouveau un projet pour les éditeurs. Mais c’est encore trop tôt. Bloqué par l’enjeu, je me lancer alors dans Le Modèle Vivant, qui me permet de terminer ma première bande-dessinée “longue”.
Il est donc temps pour moi de reprendre ce projet à bras le corps. J’ai mûri dans mon dessin et dans ma narration, j’espère pouvoir enfin le mener à bout. Voilà quelques caractéristiques de travail :
- Le projet sera dessiné sur un format A3. Depuis plus d’un an, je dessinais exclusivement en A4.
- Le projet sera dessiné au pinceau. C’est un vrai défi car je n’ai dessiné au jour d’aujourd’hui que 5 planches au pinceau !
- Le projet restera en noir et blanc. Je n’aime pas mes couleurs, alors inutile de gâcher les planches avec.
- Les planches seront plus soignées. Je reviens à des textes correctement alignés et à des perspectives qui ne sont pas réalisées au feeling.
Vous pouvez lire les premières planches ICI. Évitez de le faire si vous voulez garder la surprise… Les planches ne seront pas à l’identique, même pour les textes puisque j’ai retravaillé le scénario, mais ça donne une (très) bonne idée de l’ambiance de cette BD !