Exercice plus facile aujourd’hui puisqu’il s’agit de Jean-Luc Masbou. Et ce dernier a massivement dessiné le personnage d’Eusèbe le lapin dans De Cape et de Crocs. Un changement de couleur de pelage derrière et c’était fait !
Auteur/autrice : Belzaran
Guillaume Bianco
Lors de la création du Modèle Vivant, plusieurs personnes font le parallèle entre mon travail et celui de Guillaume Bianco sur Billy Brouillard. Ne connaissant pas cet auteur, je m’y intéresse et… Quelle claque ! Ça me permet de voir tout le chemin qu’il me reste à parcourir…
Guillaume Bianco participe aussi à l’atelier Mastodonte, où Trondheim aime lui rappeler que s’il dessine plein de petits traits et de hachures, c’est parce qu’il ne sait pas dessiner…
Pour lire les critiques correspondantes :
Billy Brouillard : Le don de trouble-vue
Billy Brouillard : Le petit garçon qui ne croyait plus au Père Noël
Renaud Dillies
Histoire de travailler un peu autre chose, je me suis lancé dans une série de fan-arts de dessinateurs de BD. L’idée est de dessiner le personnage d’Alexis à la façon de… Premier choisi, Renaud Dillies, qui est un de mes dessinateurs préférés. Découvert au hasard en bibliothèque, j’ai été charmé immédiatement par son trait enfantin, faussement brouillon à la poésie indéniable.
Les ouvrages à citer sont nombreux mais le diptyque Abélard et la suite Alvin sont quand même particulièrement marquants (scénarisés par Régis Hautière dont les histoires s’accordent parfaitement avec le style de Dillies).
Pour lire les critiques correspondantes :
Abélard : La danse des petits papiers
Le grand nulle part
Beaucoup de difficultés sur cette planche. Ça ne paraît pas évident quand on la voit, mais j’ai repris énormément de cases une fois qu’elles étaient crayonnées. Les attitudes, les expressions des visages, les cadrages, rien n’allait…
Perdu au milieu de nulle part
Un essai couleur sur une case panoramique. Du coup, ça vous sert aussi de teaser pour la prochaine planche. C’est loin d’être parfait. J’ai du mal à trouver l’équilibre entre la bichromie et l’ajout de teintes autres. Mais c’est ce qui me motive : une teinte pour les paysages, le reste étant colorisé en plus vif, histoire de bien signifier la différence naturel/artificiel.
Mais où sont passés les trolls ?
Ces derniers mois, j’ai fini par accepter l’idée de revenir sur des planches pour faire progresser mon travail. Redessiner une case ou une planche est devenu une façon d’atteindre mes objectifs et de ne pas considérer une travail fini comme définitif. Retoucher et refaire, mais quoi exactement ?
Lorsque je dessine la planche 15 en novembre 2014, le test est crucial. Je suis alors en finalisation du scénario de Jotunheimen, mais je sais que le dessin de ce projet va ma poser des problèmes puisque la nature y est omniprésente. Les décors sont un personnage en eux-mêmes. Je m’attelle donc à la réalisation d’une planche test constituée uniquement de paysages norvégiens. Le résultat me convenant, je décide de me lancer dans l’aventure un mois plus tard, après avoir réalisé une planche test côté personnages.
Quatorze planches plus tard, j’aurais simplement pu passer à la seizième, considérant la quinzième comme terminée. Mais un souci majeur de lisibilité persiste, il me fallait le corriger. En effet, pour la deuxième case, le récitatif installé en bas ne convient pas et fausse le sens de lecture. Même si en soit, ce n’est pas grave puisque les textes sont une énumération de lieux, cela crée une forme de blocage lors de la lecture.
Voilà d’ailleurs ce que nous disait Dubatov :
« Juste je ferais une petite remarque sur la lisibilité du lettrage (…). Pour la lecture de la planche, le texte devrait peut-être suivre la lecture des images pour plus de fluidité dans la narration… La case 3 fait « remonter » l’œil dans la lecture de la page par exemple. Ce n’est pas trop gênant ici vu le côté descriptif du texte, façon carte postale. »
Il fallait donc « simplement » remonter le récitatif. Mais vue la place du bus, je devais aussi décaler la case vers le bas. Bref, cela demandait à être redessiné. Heureusement que la table lumineuse permet de reprendre le dessin de base sans problème.
À l’origine, une correction de la case 2 suffit. Mais tant qu’à faire, je décide de tout refaire. Avec une table lumineuse, le travail n’est pas si long que ça. Ainsi, en une vingtaine de minutes, tout le crayonné est refait. Cela me permit d’ajuster d’autres petits détails, comme l’encrage ou les textes.
Densifier l’encrage
Au fur et à mesure de la production de Jotunheimen, j’ai mis de côté les grands aplats de noir pour privilégier les hachures. Cela donne plus de volume et de matière. Cela est particulièrement flagrant pour mes personnages vu de dos en avant-plan :
Je ne cache pas que cette idée d’un encrage plus en matière et plus fourni est lié à l’idée de me passer de couleurs pour la suite… Rien n’est décidé, mais je veux produire des planches lisibles même dépourvues de couleur.
Cet encrage plus en matière est visible avant tout pour la dernière case où l’arbre en avant plan est désormais moins plat. En revanche, l’encrage de la végétation est peut-être moins réussi.
Au delà des hachures, j’ai aussi pris en compte les remarques de lisibilité liées à l’encrage trop plat. Ainsi, Boutanox disait :
« En comparant le crayonné et la version encrée, tu sembles perdre de la profondeur… C’est un problème récurrent (…) : l’encrage a souvent tendance à « aplatir » le dessin. Peut-être que tu gagnerais à utiliser plusieurs feutres d’épaisseurs différentes, en gardant les traits épais pour le premier plan, et les traits plus fins, plus estompés, pour l’arrière-plan… »
Depuis, j’utilise plusieurs épaisseurs de plumes pour ce projet, il me fallait donc aussi le faire pour cette planche. C’est le cas pour tous les avant-plans (végétation en case 1 et 4), le point de la case 2).
Nouvelle technique sur Jotunheimen : les avant-plans sont encrés avec une plume plus épaisse, donnant plus de profondeur à l’encrage. Sur cette case, trois niveau de traits : les frères en gros, la mère en moyen et l’armoire avec un trait encore plus fin.
Concernant la case 2, j’en ai profité pour densifier l’encrage du coin haut-gauche (rochers mieux définis, cascade plus marquée…) et j’ai ajouté la texture des pierres du pont. En ajoutant des détails, j’insiste d’autant plus sur le fait que cet élément est proche du lecteur et cela donne de la profondeur. De plus, le pont était en soit un peu vide alors. Enfin, pour des questions de clarté, la rambarde n’est plus toute noire. Seule la partie « derrière » l’est afin de donne un peu de volume au pont en lui-même.
On peut remarquer également le rocher en bas à gauche avec un contour plus épais.
Des récitatifs à adapter
J’ai profité de l’occasion pour changer également la place et la forme des récitatifs pour mieux les intégrer à l’ensemble. Ainsi Andalsnes devient Le village d’Andalsnes.
La dernière case ne me convenait pas, j’en ai profité pour décaler un peu les deux récitatifs vers les coins de la case.
Cette démarche de reprendre des planches déjà dessinées est de plus en plus intégrée dans mon travail. Ainsi, je prévois déjà de reprendre la case 2 de la page 1 et la case 3 de la page 13 que je trouve beaucoup trop plates. Pour un projet qui devrait me prendre près de 3 ans, je peux bien passer quelques heures à modifier des détails, non ?
La chasse aux trolls
Voilà la planche 15 redessinée. Ce sont avant tout des ajustements. Je vous ferai un article avec le détail de tous les changements.
Honnêtement, je suis particulièrement fier de cette planche. Surtout que lorsque je l’ai faite la première fois, je ne pensais pas en être capable.
Des aquarelles comme s’il en pleuvait
Cela faisait longtemps que je n’avais pas fait la queue dans un festival pour récupérer des dédicaces. Mon amour pour l’aquarelle a eu raison de moi et je suis allé voir deux auteurs dont j’aime beaucoup le style.
Clément Fabre pour Explicite, Carnets de tournage (avec Olivier Milhaud au scénario).
Benjamin Renner (autrefois Reineke) pour Le grand méchant renard.
Je vous invite bien évidemment à lire les critiques correspondantes sur BlogBrother, votre site de critiques BD ! Je vous ai même mis les liens directs…
Les démons de minuit
Beaucoup de mal à accoucher de cette planche. J’ai pas mal traîné à l’encrage. Comme quoi, le fait qu’il n’y ait que trois cases ne permet pas d’aller beaucoup plus vite !
Techniquement, la planche suivante est déjà connue :
C’était la première planche d’essai de Jotunheimen. Cependant, cette planche va être refaite entièrement (le crayonné est d’ors et déjà terminé) afin de corriger deux-trois points. Et bien évidemment, je vous raconterai tout ça en détail.
Le lapin et la tortue
En réponse à mon article d’hier, une aquarelle. Je n’en suis pas vraiment satisfait, mais j’ai pris beaucoup de plaisir à la réaliser !
Ce lapin ne ressemble-t-il pas à une tortue ainsi ?
Un peu de couleur dans ta vie
Si vous suivez mon blog régulièrement, vous savez combien la couleur (numérique) me gonfle. Mais en même temps, dans le passé, dessiner des décors, tracer des perspectives ou des bords de cases me gonflaient aussi. Alors tant qu’à être obligé de le faire, autant essayer de le faire bien. Hélas, je n’ai aucun talent particulier pour « sentir » la couleur et poser des ambiances puissantes. Bref, comme dirait mon prof de dessin, je fais du coloriage. Triste constat.
La solution existe mais pose d’autres problèmes : la couleur directe. Je prend beaucoup de plaisir à manier le pinceau (rien de sexuel ici), mais ce n’est pas adapté à Jotunheimen. Rappelons l’un des rares tests effectués pour ce projet :
Problème : c’est certainement ce que j’ai fait de mieux en couleur pour le projet… Voilà qui est gênant puisque je ne veux rien faire en couleur directe, mais vu la souffrance que ça m’a valu pour Salle des Profs. Car scanner l’aquarelle, c’est un peu comme essayer de dormir en boîte de nuit. C’est possible, mais mieux vaut être bourré.
J’ai ainsi décidé de passer mon été à essayer de coloriser correctement mes planches. Cela revient à faire des essais, mais aussi des choix. Pour le moment, j’ai colorisé deux planches et ce n’est pas en soit un grand succès. Dans les faits, ça donne du volume au dessin et une meilleure visibilité et le plus est indéniable. Mais côté ambiance, c’est zéro pointé.
Franchement, c’est pas top, mais ça rend la planche beaucoup plus lisible.
Le souci, c’est que pendant longtemps la bande-dessinée a souffert de cet aspect de coloriage. Depuis quelques années, l’amélioration des techniques d’impression ont permis aux auteurs de se lâcher et de réaliser des couleurs qui donnaient un plus indéniable à leurs ouvrages. Quelques exemples pour la route. Mes références sont essentiellement les aquarellistes parce que j’adore ça. Et forcément, c’est super beau.
Extrait du troisième tome du Vent Dans les Saules par Michel Plessix.
Alors là, c’est sûr, niveau ambiance, c’est posé. Il fait nuit en bord de rivière, tout est légèrement bleuté. C’est juste magnifique. On est loin d’un coloriage ! L’histoire en question est d’une poésie sans nom. La couleur y est pour beaucoup.
Extrait du quatrième tome de Blacksad par Guarnico et Diaz Canales
Même s’il est un peu facile de dire « j’aimerais tant faire des choses aussi belle que Guarnido » (quand on fait de l’animalier, c’est un peu LA référence ultime), on peut voir ici son talent pour la couleur en tant que telle et les ambiances qui en découle. La palette de couleurs chaudes retranscrivent bien la chaleur et la lourdeur de la Nouvelle Orléans. Ça n’empêche pas quelques touches de gris/bleu (pour le jean) ou de vert (qui tire quand même sur le jaune).
Extrait de Route 78 par Eric Cartier
Moins virtuose dans le dessin et la couleur, « Route 78 » m’a fortement marqué graphiquement. La palette de couleurs restreinte, jouant sur les oppositions, est très réussie et m’a vraiment fait réfléchir sur le sens que je voulais donner à mes propres couleurs pour Jotunheimen. C’est la base de cette réflexion que vous êtes en train de lire. L’auteur ajoute des restes de crayonnés sur sa planche qui donne aussi de la texture à l’ensemble.
Extrait de Secrets, L’Angélus Tome 1 par Giroud & Homs
Là encore les ambiances sont posées avec peu de couleurs. Le dessin est vraiment sublimé par la colorisation qui lui donne beaucoup de force. L’encrage, très discret, permet aussi d’adoucir l’ensemble. Une grosse claque graphique.
Évidemment, il est facile de se masturber sur des grands dessinateurs en espérant un jour les rejoindre au panthéon. Mais il est aussi anormal de se contenter d’un résultat médiocre. Dans le meilleur des mondes, un formidable coloriste ferait le boulot à ma place, mais lorsque l’on est amateur, ce n’est pas possible.
Cherchez une âme ici, vous n’y trouverez rien. Malgré quelques efforts d’unification des teintes (les arrière-plans des cases 3 et 4), c’est un coloriage qui me rapproche d’autant plus de la ligne claire que je rejette (et qu’on me lance au visage en permanence).
Pour conclure, citons un gentil lecteur qui m’a dit, spontanément : « Je ne sais plus si je l’ai déjà dit (…), mais ton noir et blanc est très lisible, la mise en couleurs me parait superflue. » Si je n’obtiens pas ce que je veux, il n’est pas impossible que je tire un trait (hi hi) sur la couleur.
Les critiques des BDs citées sur Blog Brother :
Ayons l’air blasé
Un peu de trait au pinceau et d’aquarelle pour changer !
Un artiste local
Je l’ai déjà dit ici, mais le matos, en dessin, ça a son importance !
Bon, j’ai complètement merdé pour la case 3 en traçant la case, j’ai plus qu’à la refaire…
Griffonnons en conseils de classe
En ce moment, ce sont les conseils de classe. L’occasion de passer des heures en soirée au collège et de griffonner sur les tableaux de notes.
Bon, j’avoue, les aquarelles ont été faites chez moi… Le personnage de Laura va bientôt entrer en scène et je ne suis pas encore tout à fait fixé sur son graphisme.
Des maisons en bois
Comme un boulet, j’ai commencé la page 14 au lieu de la 13… Du coup, je vous montre un petit aperçu puisque la page n’est pas prête d’être publiée !
Une belle vue touristique de Trondheim, avec ses belles maisons en bois. On remarquera encore la construction de la perspective à deux points qui devient peu à peu une spécialité pour ce projet. Il reste encore beaucoup de choses à faire ici : les rondins de bois, la fin de l’arrière plan (côté droit), les fenêtres et, bien sûr l’avant plan. Vous pouvez d’ailleurs voir en grisé les oreilles d’Alexis, mais je l’ai effacé. Je l’ajouterai finalement avec un calque, comme je l’expliquais ici. Sinon, on détruit tout son décor !